Le Chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, s'est rendu à Damas mercredi pour rencontrer les dirigeants syriens. Cette visite entre dans le cadre d'une médiation proposée par Téhéran et visant, de nouveau, à envoyer des observateurs en Syrie. Entretien en tête-à-tête entre Bachar al-Assad et Ali Akbar Salehi à Damas. Après avoir proposé l'envoi d'observateurs en Syrie lors de la réunion du « groupe de contact » (Egypte, Iran, Turquie et Arabie saoudite) au Caire en début de semaine, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, s'est rendu à Damas, mercredi, où il a rencontré le président syrien Bachar al-Assad . À son arrivée, Ali Akbar Salehi a affirmé à la presse qu'il allait consulter les dirigeants syriens sur la crise, ajoutant que son règlement se ferait uniquement à l'intérieur de la famille syrienne. Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en mars 2011, les pays occidentaux, qui réclament le départ du pouvoir du Chef d'Etat syrien, tiennent l'Iran à l'écart de leurs tentatives de règlement, estimant que ce pays, avec lequel ils sont par ailleurs en litige sur son programme nucléaire, ne peut y jouer un rôle positif. Le ministre iranien a également rencontré son homologue Walid Mouallem. Pour rappel, lors de la réunion du Caire, le responsable iranien avait proposé l'envoi en Syrie d'observateurs des quatre pays pour aider à mettre fin aux violences, malgré l'échec de missions similaires sous l'égide de la Ligue arabe cet hiver, puis de l'ONU. Il avait de même appelé à un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l'aide financière et militaire à l'opposition syrienne, selon l'agence Irna. L'Iran, allié du régime syrien, accuse les Occidentaux et plusieurs pays de la région, Arabie saoudite et Turquie en tête, d'apporter une aide militaire et financière aux rebelles syriens. Intensification des opérations de l'armée Sur le terrain, l'armée a bombardé plusieurs quartiers d'Alep, grande métropole du Nord, dont Hanano, al-Chaar et Sakhour, faisant plusieurs blessés, ainsi que plusieurs localités de la province, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui se base sur les témoignages de militants. À Damas, après deux mois de violents affrontements avec les forces loyalistes, accompagnés d'intenses bombardements, des combattants rebelles ont annoncé leur retrait des quartiers de Hajar al-Aswad et Assali (sud), a affirmé l'OSDH. La Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), qui organise la mobilisation sur le terrain, a indiqué que ces zones tout comme Qadam, également dans le sud, étaient sinistrées ajoutant que l'armée du régime et ses milices ont bombardé les maisons et les commerces depuis le 15 juillet, poussant la majorité des habitants à fuir. Plus de 200 personnes y ont été tuées par les forces du régime depuis début septembre, selon la CGRS. Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, a d'ailleurs titré mercredi: « Damas est sécurisée », « l'armée anéantit les terroristes à Alep ». Depuis le début de la révolte qui s'est transformée au fil des mois en véritable conflit, les autorités assimilent les rebelles à des terroristes appuyés selon elles par l'étranger. Les forces régulières ont également bombardé mercredi les régions de Deir Ezzor (est), Lattaquié (nord-ouest) et Homs (centre), selon l'OSDH. Crimes de guerre Mardi, les violences avaient coûté la vie à 173 personnes, selon un bilan de l'OSDH. Depuis le début du conflit en mars 2011, 27000 personnes ont trouvé la mort dans les violences, selon l'ONG. Dans le nord du pays, les rebelles, qui contrôlaient déjà au moins trois des sept postes-frontières avec la Turquie, se sont emparés mercredi de celui de Tall al-Abyad (sud-est) à l'issue de violents combats avec l'armée, selon les médias turcs. « Les civils, parmi lesquels de nombreux enfants, sont les principales victimes des attaques aveugles menées par l'armée », a dénoncé Amnesty International dans un communiqué. « Ces dernières semaines, dans les zones où les forces de l'opposition ont fait reculer les forces gouvernementales, il y a des bombardements aveugles sur les territoires perdus avec des conséquences désastreuses pour les civils », a déclaré Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise qui s'est récemment rendue dans le nord de la Syrie. « Des attaques près d'hôpitaux peu après un grand afflux de blessés ou sur des queues de personnes achetant du pain, font penser que de telles attaques visent délibérément de grands rassemblements de civils », poursuit Amnesty International dans son communiqué, évoquant des « crimes de guerre ». Le général Adnan Sillu, qui a déserté il y a trois mois et est présenté comme l'ancien chef de l'arsenal chimique de la Syrie, a affirmé, dans un entretien publié mercredi par le quotidien britannique The Times, que les autorités syriennes prévoyaient d'utiliser en dernier recours des armes chimiques contre leur population. * Tweet * *