Médecins Sans Frontière communique sur les violences à l'égard des migrants subsahariens au nord du Maroc. Une situation qui, selon MSF, met en évidence le manque d'assistance adéquate et le besoin urgent que davantage d'organisations non-gouvernementales et internationales interviennent pour accroître l'aide dans cette région. Pour MSF, les Subsahariens candidats à l'immigration clandestine subissent des traitements inhumains dans la région de l'Oriental. L'organisation nons-gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF) vient de communiquer les derniers détails sur ses interventions directes au nord du Maroc. Il s'agit de la situation des migrants subsahariens et les traitements « inhumains » qu'ils subissent des deux côtés de la Méditerranée. Il faut bien le dire, la situation de ces candidats à l'immigration clandestine n'est plus à montrer. Hommes, femmes et enfants affluent chaque jour au Maroc, dernier point d'ancrage avant « l'eldorado » européen, bien qu'en pleine crise. Ils viennent ici sachant pertinemment ce qui les attend, mais continuent quand même leur chemin. Un chemin pavé d'embuches, de sang et de larmes. Il faut dire aussi que l'accueil réservé à ses ressortissants « africains » est on ne peut plus spécial. Une courbe ascendante Ainsi, Médecins Sans Frontières se dit « préoccupé par la violence récurrente à l'égard des migrants en situation irrégulière dans la région orientale du Maroc, notamment à Nador ». Une région où réside un grand nombre de migrants d'Afrique subsaharienne, des centaines selon MSF, qui tentent de se frayer un chemin vers l'Europe. Ils se seraient également réfugiés dans la forêt de « Sidi maafa » à Oujda, selon l'AMDH, dans des conditions de vie déplorables attendant le prochain voyage. « Entre avril et juillet, le pourcentage de personnes traitées dans les cliniques mobiles de MSF à Nador pour des blessures liées à la violence a plus que doublé, passant de 15 à 34 pour cent », déclare le chef de mission de MSF, David Cantero. « Bon nombre de personnes que nous avons pris en charge s'étaient blessées en fuyant une arrestation ou en essayant de franchir des clôtures. Cependant, ces derniers mois, un nombre croissant d'entre eux nous ont avoué que leurs blessures provenaient de maltraitance de la part des forces de sécurité alors qu'ils tentaient de pénétrer en Espagne. ». « À Oujda, le nombre de victimes de violence aidées par les équipes de MSF, grâce à une prise en charge directe ou par transfert vers des services de santé marocains, a triplé, passant de 42 en juin à plus de 130 en juillet », indique le rapport de MSF. Et ça continue… Pour rappel, le dernier rapport de l'AMDH sur l'affaire de « l'île de la Terre » faisait état de 73 immigrés subsahariens, délogés la semaine dernière de l'îlot, qui attendaient l'achèvement des procédures d'expulsion à Oujda. 20 d'entre eux ont ainsi été répartis entre l'hôpital Al Faraby et Mly Driss d'Oujda. MSF a pour sa part pris en charge 25 autres blessés graves. Une affaire dans laquelle les concernés ont été accueillis à coup de matraques et d'injures raciales par les autorités espagnoles, puis remis aux autorités marocaines lesquelles leur ont au moins permis de boire de l'eau potable. Toutefois le traitement est resté le même selon des témoins sur place. « Le fait que nous ayons vu autant de victimes de violences à Oujda souligne que de nombreux migrants malades ou blessés ont été expulsés à la frontière avec l'Algérie et sont repassés par Oujda », explique David Cantero. « Cela met également en évidence le manque d'assistance adéquate à Nador et le besoin urgent que davantage d'organisations non-gouvernementales et internationales interviennent pour accroître l'aide dans cette région. » MSF souhaite ainsi intensifier ses activités de cliniques mobiles et le soutien aux services de santé à Nador. L'objectif étant de s'assurer que les migrants en situation irrégulière peuvent bénéficier de l'assistance médicale dont ils ont « impérativement » besoin. * Tweet * *