Après avoir obtenu une précaution de 6,2 milliards de dollars du FMI en guise d'assurance, le Maroc serait en passe de faire une sortie à l'international. Il est prévu que les pays du GCC souscrivent à la moitié de l'emprunt. L'obtention de la ligne de précaution de 6,2 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) par le Maroc laisse planer les doutes sur une éventuelle sortie à l'international. Selon l'agence de presse Reuters, « le Maroc envisagerait d'émettre en octobre prochain au moins 1 milliard de dollars d'obligations souveraines ». La source citée par Reuters, sous couvert d'anonymat a précisé que « cette émission obligataire aura lieu cette année et il est possible d'introduire des termes qui pourront permettre aux investisseurs institutionnels de la GCC (Gulf Cooperation Council) de souscrire à environ la moitié du montant à lever. Sortir pour investir Pour justifier cette sortie à l'international, la source de Reuters souligne que ce choix de recourir au marché international n'est pas destiné à couvrir les dépenses mais plutôt pour relancer les investissements. L'Etat veut utiliser l'argent pour rattraper un retard dans l'exécution des investissements publics de cette année prévus dans le budget et à aider à l'exécution des réformes notamment celle de la justice et du système de subvention qui est très coûteux. En effet, une chose est sûre : les finances de l'Etat vont mal et la pression exercée sur le marché interne par le Trésor risque d'aggraver davantage la situation des liquidités bancaires. À cela s'ajoute le déficit de la balance de paiement avec le renchérissement des matières premières, pétrole en tête, la hausse des importations de céréales et la crise de la zone euro impactant un peu plus les réserves de change. D'ailleurs, le Maroc a perdu en six mois près de 30 milliards de dirhams en dollars et en euros réduisant ainsi la durée de couverture à quatre mois de besoins d'importation, le plus bas depuis les années 1980, lorsque le Maroc a été forcé de suivre un plan d'ajustement structurel douloureux dicté par le FMI. Les déficits budgétaire et courant ont bondi l'an dernier à leurs plus hauts niveaux depuis de nombreuses années et les analystes sont inquiets quant à la capacité du royaume à inverser rapidement la tendance. Une situation confortable Malgré ces indicateurs au rouge qui pourraient rendre difficile et plus coûteuse une sortie à l'international, la ligne accordée par le FMI constitue une assurance pour les bailleurs de fonds, investisseurs et agences de notation. Par ricochet, le Maroc devrait exploiter les marchés internationaux de capitaux à des conditions d'emprunt favorables. « Nous sommes certains que nous serons en mesure d'obtenir de meilleures conditions par rapport à la dernière sortie à l'international en 2010 » a déclaré la source à Reuters. Par ailleurs, et contrairement justement à la sortie de 2010, la source a souligné qu' « il y a de fortes chances que cet emprunt soit libellé en dollars américains pour exploiter l'avantage de change évident qu'offre cette devise ». De même, le fait de le libeller en dollars et non pas en euros lui permettrait d'être plus attrayant pour les investisseurs institutionnels des pays du Golfe. Une sortie confirmée D'après le site Yabiladi.com, le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, aurait confirmé officiellement la sortie à l'international devant les députés lors de la séance de ce lundi des questions orales à la Chambre des représentants. Le ministre aurait précisé que le gouvernement allait opérer une sortie sur le marché financier international pour une levée de fonds dont le montant oscille entre 700 millions et 1 milliard de dollars. Le ministre aurait par ailleurs révélé que l'équipe Benkirane avait l'intention de se tourner vers les pays du Golfe pour assurer ses finances. une annonce qui date L'annonce de cette nouvelle levée de fonds n'est pas une nouveauté en soi. Dans un entretien accordé, en mai dernier toujours à l'agence Reuters, le directeur adjoint chargé du pôle Dette à la direction du Trésor, El Hassan Eddez, qui se trouvait à Abou Dhabi à l'occasion d'une réunion du Fonds monétaire arabe, annonçait la probable sortie, en octobre, du Maroc sur le marché financier international pour glaner un milliard de dollars. * Tweet * * *