La sortie du Maroc sur le marché financier international est un signal "positif" et "rassurant" qui conforte l'image du pays et ses choix en matière de développement, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar. L'émission obligataire d'un milliard d'euros sur le marché financier international, qui donne une image extrêmement "positive" et "rassurante" du Maroc, vient confirmer le potentiel de croissance avéré dont jouit le Royaume, adossé à des stratégies sectorielles ambitieuses et des fondamentaux macroéconomiques maîtrisés, a dit M. Mezouar, lors d'un point de presse. Le succès de cette opération "résulte de la politique de croissance poursuivie par notre pays, axée notamment sur la diversification des sources de croissance, le développement du capital humain, l'ouverture et l'intégration à l'économie mondiale et un secteur bancaire solide et en expansion", a tenu à souligner M. Mezouar. Le ministre a affirmé, à cet égard, que la demande parvenant des investisseurs et qui a dépassé 2,3 milliards d'euros, reflète la confiance dont jouit le Maroc sur le marché monétaire international, notamment suite à la double notation "Investment grade" octroyée par les deux agences de notation "standard and Poor's" et "Fitch ratings".
+ SATISFAIRE LES BESOINS DE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE+
Par ailleurs, le ministre de l'Economie et des Finances a souligné que la sortie du Maroc sur le marché financier international a pour but de financer le déficit budgétaire de 2010 conformément à la stratégie de financement du Trésor basée sur l'arbitrage entre financements interne et externe. La stratégie adoptée dans ce sens vise à assurer le financement du déficit tout en favorisant le développement du marché intérieur de la dette sans effet d'éviction du secteur privé, au meilleur coût possible pour la collectivité, a expliqué M. Mezouar. Il s'agit également de réduire les risques associés à cette levée de fonds et de veiller à la soutenabilité de la dette et à la solvabilité du pays, a-t-il ajouté. L'emprunt obligataire lancé par le Maroc vient ainsi pour réduire les pressions sur les liquidités intérieures et continuer ainsi à satisfaire les besoins d'investissement et de croissance, un choix fait par le gouvernement, et à maintenir une dynamique positive de l'économie nationale, dans un contexte économique mondial instable, a-t-il dit. A l'issue du point de presse, il a été procédé à la signature des documents juridiques relatifs à l'emprunt obligataire par le ministre de l'Economie et des Finances qui représente l'Etat marocain et le syndicat bancaire composé des chefs de file qui ont accompagné l'opération. L'émission obligataire, qui a porté sur un montant de 1 milliard d'euros, est assortie d'une maturité de 10 ans et d'un taux d'intérêt de 4,50 pc, soit une prime de risque de 200 points de base. Les banques qui ont accompagné le Maroc dans cette transaction sont Barclays, HSBC et NATIXIS en tant que chefs de file, Attijari Wafabank, BMCE, Banque centrale populaire et DZ Bank et AG en tant que co-chefs de file. La dernière émission lancée par le Maroc sur le marché financier international date de juin 2007 et avait porté sur un montant de 500 millions d'euros avec un taux d'intérêt de 5,375 pc, soit 87,5 points de base de plus que l'émission actuelle.