La musique de Byôki No Otaku (Les Otakus déjantés) s'inspire du hard-rock des années 80, et mixe entre compositions et grands classiques de cette musique nippone. Créé en 2009, le groupe chante en japonais et dégaine un hard-rock teinté de jazz et blues. Rencontre. Byôki No Otaku est un groupe atypique créé par trois jeunes Marocains : Zico, Slimane et Nizar. Byôki No Otaku est un groupe atypique créé par trois jeunes Marocains : Zico, Slimane et Nizar. Leur créneau: le rock japonais ! Après avoir donné plusieurs concerts en première partie de chanteurs japonais dont Miyavi et Nana Kitade – invités au Maroc – le groupe prépare un premier album et deux concerts à Rabat pendant le mois de Ramadan. De vous trois, qui a eu l'idée de monter ce groupe très atypique sur la scène musicale ? Je (Nizar: ndlr) suis un grand fan des dessins animés japonais depuis mon plus jeune âge, et j'aime la culture japonaise en général, ce qui m'a poussé à prendre des cours de japonais. Et quand, en deuxième année de fac j'ai rencontré Ziko lors de la fête de bienvenue pour les nouveaux étudiants, où j'ai chanté la chanson japonaise « Pillows », nous sommes devenus amis et nous avons décidé de monter ce groupe. Et comme on avait besoin d'un bassiste, nous avons fait appel à Slimane. On a eu du mal avec lui au début mais il a finalement pointé son nez au bout de trois invitations (rires). Que pouvez-nous dire sur le rock japonais, ce genre de musique inconnu des Marocains ? Le rock japonais a la même notorité que la pop coréenne en Asie, c'est le meilleur. Contrairement au british rock ou au rock américain, le style n'est pas défini. Le rock japonais standard est plus mélodique que le rock américain, et assez joyeux. C'est surtout des gammes majeures. B'z, par exemple, est notre groupe de référence ainsi que Tokyo Gihen, un groupe assez décalé. Nous aimons le rock, voire le hard-rock avec de petites touches de jazz. Comment faites-vous pour que le public, non familier avec ce genre de musique, passe de bons moments lors de vos concerts ? Nous reprenons souvent des chansons très connues chantées en arabe classique, en l'occurrence les ouvertures des dessins animés qui ont bercé notre enfance, tels que « Nemer el moukanaa », ou « Tigermask », ou ceux plus récents dont « Digimon » et « L'inspecteur Conan », ou « GTO ». Et il nous arrive très souvent d'interpréter ces chansons en entier, avec le premier couplet en arabe, et le deuxième en japonais. Normalement, ces chansons constituent une petite partie du concert. Pour le reste, nous essayons de satisfaire notre public et de nous éclater en même temps, nous jonglons entre nos propres compositions et de belles chansons non connues qu'on reprend pour notre propre plaisir, interprétés par nos groupes japonais préférés tels que Bump of Chicken ou B'z. Il faut dire que nous visons surtout la communauté des Otakus (fans de la culture japonaise). Qu'en est-il de votre prochain album ? L'album est plus ou moins prêt bien qu'il reste quelques chansons à finaliser. Il comporte douze chansons mais n'a pas encore de titre. « Dynamic frame », ou « Sushi metal kit », « Funman » (colère refoulée) ou « Burio » (monotonie) sont certains titres de nos chansons. Nous composons et nous écrivons ensemble en français, et nous faisons appel à un traducteur japonais pour peaufiner la langue. Dans nos paroles, nous essayons de faire ressortir les malaises internes, et nous nous orientons toujours vers la société et la critique de la pensée unique. « Namake monoé » (à tous les paresseux), par exemple, est une ode à la paresse, vu que nous sommes tous trois adeptes de la procrastination (rires). Nous critiquons en général la paresse ambiante, les jugements de valeur, le manque de renouveau, et des phénomènes de société. Le rythme musical varie, mais en général les chansons sont entrainantes, avec beaucoup d'espoir. Des otakus ! Byôki No Otaku est un groupe qui a été créé au Maroc en 2009 et dont les trois membres, Zico, Slimane et Hakmi concoctent des sons inspirés du hard-rock des années 80. Leur denier concert a fait la première partie de la star japonaise Miyavi, donné le 1er juillet au théâtre Mohamed VI de Casablanca, dans le cadre de l'événement « Manga Afternoon » qui rassemble les Otakus (fans de la culture japonaise) au Maroc. Les influences des membres du groupe sont différentes : Nizar, chanteur du groupe, aime le hard-rock et le glam rock de Queen et David Bowie, Zico le guitariste est un inconditionnel du rock et de la musique du monde, en l'occurence le jazz. Slimane le bassiste est fan de jazz et de blues – il prend des cours de contrebasse au conservatoire de Rabat – et revendique un côté ouvert qui peut aller du rock au gnaoua. Le groupe prépare son nouvel album : du pur hard-rock japonais ! Intrigant… * Tweet * * *