Alors que l'élection du nouveau secrétaire général du PJD est attendue ce lundi matin, plusieurs militants se disent convaincus de la reconduction de Abdelilah Benkirane. Au 7e congrès, ce dernier a décliné ses priorités. Abdelilah Benkirane a profité de la tenue du 7e congrès du parti de la lampe pour décliner les priorités de son gouvernement et appeler les forces vives du pays à s'unir pour arriver à consolider la démocratie et la bonne gouvernance. Les drapeaux du Maroc et de la Palestine flottent tout haut au-dessus de cette marée humaine qui a envahi, très tôt samedi 13 juillet, le complexe sportif Moulay Abdellah. Ils sont venus par milliers d'ici et d'ailleurs pour assister, dans ce gigantesque stade de Rabat, à l'ouverture du 7e congrès du PJD à l'issue duquel le parti devrait élire son nouveau secrétaire général. Et bien avant d'arriver à cette phase dont le déroulement est prévu dimanche, il n'y a qu'un seul nom qui circule dans les couloirs et auprès des militants. « Abdelilah Benkirane sera reconduit. Nous lui accordons toute notre confiance et les 3 300 congressistes en sont convaincus », confient des membres influents du parti islamiste. En attendant que le conseil national procède au vote puis à l'annonce du nom du secrétaire général, probablement, ce lundi, le congrès a surtout servi de grand meeting islamiste et d'occasion favorable au chef du gouvernement pour souligner les priorités de son parti. La chaîne du PJD Placé sous le slogan «Partenariat efficace dans l'édification démocratique », le congrès a appelé tous les acteurs de la vie politique et syndicale à conjuguer leurs efforts pour l'aboutissement des réformes. Et c'est autour de ce travail en chaîne et dans la cohésion que Benkirane a concentré la majeure partie de son discours d'ouverture. En s'adressant aux leaders politiques de la majorité et de l'opposition, il n'a pas mâché ses mots : « Il n'y a pas d'avenir sans partenariat. Je tiens à dire à ceux qui croient que la politique est le moyen d'amasser des fortunes ou que l'ère de la manipulation reprendra (...), ce temps-là est désormais révolu ». Benkirane estime que « l'unité » s'impose en urgence dans le contexte politique actuel où démocratie équivaut à développement. «Nous allons continuer à nous battre pour la démocratie et, dans ce souci, nous veillerons à ce que les prochaines élections se déroulent dans la transparence absolue », promet-il mettant en garde contre toute tentative de nuire à ce processus politique. « Nous accepterons les résultats de ces élections quels qu'ils soient à condition qu'elles se déroulent dans la transparence », ajoute le secrétaire général du PJD. Les premiers pas Dressant le bilan des ses premiers mois à la tête du gouvernement, Benkirane parle d'un succès marqué par une cohésion au sein de la majorité. « Je tiens également à remercier les partis de l'opposition qui contribuent à la bonne gouvernance de la vie politique. Je leur demanderais juste de faire en sorte d'apaiser le climat », demande-t-il suscitant des éclats de rires dans la salle. Aux militants du PJD, Benkirane rappelle le parcours d'un parti qui a réussi à conquérir les cœurs et les régions en quelques années. « Nous avons un engagement à tenir envers les Marocains qui nous ont fait confiance. Nous ne devons pas la perdre en privilégiant nos intérêts personnels. Nul ne connaît l'avenir, mais qui aurait pensé un jour que nous serions à la tête du gouvernement ! », insiste-t-il, appelant les PJDistes à veiller sur la moralisation de la vie politique au sein même du parti. « Nous essayons de faire de notre mieux dans un contexte pas si facile, mais il nous arrive de commettre des erreurs. Si vous voulez un Chef de gouvernement avec une note de 10/10, cherchez-vous un autre ! », s'exclame-t-il avec son humour habituel. Nos voisins Alors qu'il salue le courage du peuple syrien et félicite le peuple tunisien d'avoir déclenché le Printemps arabe, Benkirane se dit inquiet quant au « renfermement » de l'Algérie. « Ne serait-il pas temps pour l'Algérie d'ouvrir les frontières et de réellement contribuer à la résolution de la question du Sahara. Si l'Algérie en avait la volonté, il suffirait d'une journée pour que ce problème disparaisse (...) Nos amis les Européens, l'ont fait avant nous, malgré toutes les différences qu'ils présentent, en ouvrant les frontières, permettant ainsi la libre circulation », cite-t-il en exemple. Un vœu clair pour une Union du Maghreb arabe forte et stable. Des invités de marque Les leaders politiques marocains et étrangers ont été présents très massivement au 7e congrès du PJD. Au plan national, en plus des ministres et secrétaires généraux des partis de la majorité et de l'opposition, la présence de Mahjoubi Aherdane et de Moulay Ismail Alaoui a été remarquée. Au plan international, ce sont les représentants des partis politiques venus, entre autres, d'Espagne, de Turquie, d'Algérie, d'Egypte, de Mauritanie et de Palestine qui ont assisté au congrès. Mais c'est surtout la présence du leader du Hamas, Khaled Mechaal, qui a le plus été marquante. * Tweet * * *