Moins de trois mois après son dernier congrès, le parti islamiste multiplie les offensives et tente de se donner un nouveau souffle. La scène politique frappée du sceau de l'incertitude, lui prête le flan. Sorti fort de son dernier congrès, le PJD s'est lancé dans une offensive tous azimuts. Ce qui suppose un activisme politique très visible pour les amis de Benkirane. La rentrée n'en sera que trop bruyante. En attendant la deuxième semaine d'octobre, début de la session parlementaire, le nouveau secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane en l'occurrence, soucieux de marquer de son sceau la vie du parti, multiplie les sorties médiatiques et les initiatives. Front Dernière en date, sa déclaration favorable à sceller un «front national pour la défense de la démocratie» lancée, dans la foulée d'un débat télévisé par Driss Lachgar. Membre du bureau politique de l'USFP, l'ancien chef du groupe parlementaire socialiste a en effet appelé à la constitution d'un front pour défendre la démocratie, en péril de tomber «en otage entre les mains de la pègre électorale». Egalement présent, Saâdeddine Othmani, l'ancien secrétaire général du parti n'a pas réagi :un manque «de flair» laisse entendre les fidèles de Benkirane. Prompt à sauter sur de telles opportunités, ce dernier a vite réagi : «la question, a-t-il déclaré à la presse sera débattue incessamment par les instances du Parti». Et d'ajouter : «nous sommes dans l'attente d'un plan d'action et d'une proposition claire». Une manière de lancer la balle aux socialistes. Belles respectives et clins d'œil, sont désormais les signes d'un changement radical dans la position des uns et des autres. Les deux formations s'ont trouvés des affinités, certes tactiques depuis le 7 septembre dernier. Un sentiment qui sera nourri par les péripéties défavorables des élections partielles : socialistes et islamistes, les uns plus que les autres ont essuyé des revers cinglants. Projet Entamées par le ministre de l'Intérieur en vue de créer les meilleures conditions pour les échéances 2009, les discussions sur l'adéquation du projet de loi électoral ont porté sur le calendrier des élections, les éventuelles réformes du système des élections locales, la représentation des femmes dans les conseils locaux, l'inscription des électeurs et la garantie des meilleures conditions pour encourager une large participation, selon un communiqué du ministère. A plusieurs égards, les propositions d'un parti de la majorité, USFP et celui de l'opposition, PJD ont été d'accord. Signe d'éclatement de la majorité ? Percée, tant espérée de la part des islamistes ? Une chose est sûre, les amis de Benkirane veulent achever une «normalisation» politique. Un pari tant de fois réitéré, sinon placé en priorité par le nouveau SG. Après un premier tour, plutôt réussi, qui a vu les islamistes contracter des alliances tous azimuts en 2003, lors de la formation du bureau des conseils communaux, le moment est jugé opportun pour faire la percée finale : séduire le parti qui a le plus bataillé pour «diaboliser» les barbus. Une fois aboutie, l'opération fera sûrement date dans la nouvelle vie du PJD. Celle rêvée par Benkirane.