Aicha Ech-Chenna, fondatrice de l'Association Solidarité féminine revient sur les différents projets de l'association : accompagnement psychologique, réinsertion et formation professionnelle… Entretien. Aicha Ech-Chenna. Quel est la mission première de Solidarité féminine ? L'Association Solidarité féminine a pour objectif de permettre et de donner la chance aux bébés de rester avec leurs mamans, de soutenir les femmes qui ont eu des enfants hors mariages. L'association les intègre dans des projets pour leur permettre de se prendre en charge sur le plan social et économique, leur garantir une autonomie financière pour qu'elles puissent assurer la bonne prise en charge de leur progéniture. Nous les aidons aussi dans leur insertion familiale, la recherche du père biologique… Quels sont les axes de votre programme ? Les mamans sont reçues sur consultation de dossier. Ne sont reçues que celles qui présentent une bonne hygiène de vie. Solidarité féminine n'accueille pas des malades mentales ni des droguées. Les mères sélectionnées vont bénéficier d'une formation notamment dans le domaine de la restauration, la pâtisserie et la couture, le gommage dans le hammam, la coiffure et les soins du corps sans oublier les cours d'alphabétisation. Les enfants sont pris en charge dans les crèches-garderies de l'association pendant la journée par des monitrices de jardins d ‘enfants formées sur le terrain. Depuis quelques années, nous avons entamé une opération qui consiste à accompagner certaines d'entre elles qui ont obtenu des diplômes pour la poursuite de leurs études. Il existe aussi un service d'assistance sociale qui suit leurs dossiers et qui aide certaines mamans à se procurer certaines pièces d'identité ou autres documents administratifs. Nous leur apportons aussi un appui psychologique. Quand elles arrivent au centre, on constate une mésestime de soi et des relations conflictuelles avec leurs bébés. D'où l'urgence de les accompagner pour qu'elles retrouvent leur confiance et leur responsabilité de mères de famille. Vous disposez de combien de sites d'accueil ? Nous sommes seulement basés à Casablanca. L'association a trois sites ; un centre à Ain Sebaa et les deux autres au Quartier Palmier. Chaque site dispose d'une garderie. Peut-on avoir un chiffre sur le nombre de mères accompagnées par l'Association ? Nous avons une capacité d'accueil de 50 mamans. Le chiffre varie et peut atteindre le nombre 100 par année. Qu'en est-il du volet financement ? Nous avons un budget annuel de 5 millions de dirhams par an avec un auto-financement estimé à 50 %, le reste est assuré par des partenaires notamment les organisations internationales. Actuellement, à cause de la crise qui sévit en Europe, les partenaires se retirent au fur et à mesure. Solidarité féminine est une association à but non lucratif mais nous avons besoin d'un financement pour encadrer les mamans et assurer une bonne gestion de l'association qui s'affiche désormais comme une entreprise. Il faut que les entreprises apportent leur contribution aux associations. Elles doivent donner plus d'importance à cette dimension sociale. Quelques chiffres (de janvier 2003 à décembre 2011) 1 000 dossiers en moyenne, relatifs à la problématique de l'enfant né hors mariage, sont traités chaque année 4 490 mères célibataires accueillies, orientées et aidées par le centre d'écoute 50 couples mère/enfants accompagnés chaque année aux programmes de préparation à la réinsertion professionnelle et aux crèches, pour une durée allant jusqu'à 3 ans 555 mères célibataires ont bénéficié d'alphabétisation et/ou formations professionnelles. 561 enfants en bas âge ont bénéficié de prise en charge favorisant leur épanouissement dans les crèches de l'association (présence de jumelles ou jumeaux) 100 % des mères célibataires accompagnées par Solidarité féminine gardent leur enfant 100 % des mères célibataires accompagnées par Solidarité Féminine trouvent du travail et assurent leurs besoins quotidiens +45 % des mères célibataires accompagnées par Solidarité féminine ont eu accès à un emploi stable avec droits sociaux garantis entre 2007 et 2011. Des centaines de jeunes sensibilisés à Solidarité féminine et/ou dans les établissements scolaires * Tweet * * *