Juan de Marcos, membre fondateur de Afro Cuban All Stars en 1995, et directeur musical du groupe Sierra Maestra a enflammé la scène Bouregreg aux côtés de ses frères cubains. Retour sur les temps forts de ce concert-événement. Juan de Marcos et Afro Cuban All Stars ont enflammé le public de la scène de Salé. Dimanche soir, la scène Bouregreg, son fleuve et les Oudayas ont brillé de mille feux. Un brasier tendre et envoûtant mâtiné de l'unique swing cubain soufflé tout droit de la Havane, du souvenir de sa révolution et de sa tradition musicale, qui nous a aussi, rappelé Cartagena, la perle des Caraïbes. Quelle autre scène du festival Mawazine, située à Salé, terre de flibustiers, d'apatrides, d'hommes de la mer et du voyage, cette place forte africaine aurait pu accueillir le mythique et originel Juan de Marcos & Afro Cuban All Stars? C'est dans une ambiance latine, que Juan de Marcos a déclaré au public « Je ne parle pas arabe, mais je tenais à vous dire salam alaykoum. J'espère que la prochaine fois que je viendrais, je saurais vous parler en arabe ! » Esprits vivants du métissage de plusieurs générations cubaines, les 12 disciples de ce mythique groupe, d'une rare élégance, vêtus d'un costume blanc en lin, ont interprété et dansé harmonieusement, les standards de leur répertoire. Cette formation comprend Ibrahim Ferrer, Pio Leyvia, Manuel Puntilita Licea, Raoul Planas, José Antonio Rodriguez, Félix Valoy, tous vocalistes; Louis Alemany, Daniel Ramos, Manuel Mirabal aux trompettes, Ruben Gonzalez au piano, Orlando Cachaito Lopez à la contrebasse, Carlos Alvarez et Demetrio Muniz aux trombones, Javier Zalba à la flûte et saxophone baryton, et les cinq percussionnistes dont Anga et Julienne Oviedo. La jeunesse marocaine a dignement fait honneur à Juan de Marcos & Afro Cuban All Stars, trois couples de danseurs de salsa se sont rapidement formés, parmi le public, suivant avec aisance les voix cubaines, d'autres couples aussi doués ont suivi la cadence. Les Marocains aiment le bon son, les belles danses et la culture. Et le big band aime, «Aicha» du roi du rai Khaled, Juan de Marcos n'a cessé de l'entonner entre chaque nouveau titre… INTERVIEW Juan Carlos de Marcos Est-ce votre premier concert au Maroc et que ressentez-vous ici ? Il s'agit de mon premier voyage au Maroc et de notre premier concert. Nous sommes tous très honorés et très heureux, de vivre dans quelques heures ce spectacle et d'aller à la rencontre du public marocain. Connaissez-vous la musique marocaine et, plus généralement, les artistes maghrébins ? En avez-vous rencontrés ? Oui, je m'intéresse à votre musique, qui est parfois, proche du son cubain. Je connais Khaled, que j'ai déjà croisé dans des concerts, j'aime son énergie et la puissance de sa voix, ses orchestrations. Souhaiteriez-vous faire un duo avec un chanteur arabe ? J'aimerais beaucoup travailler avec Khaled. La culture arabe pique ma curiosité et j'ai le sentiment qu'elle est très vaste, j'aimerais aussi découvrir vos pays voisins comme l'Algérie et je suis allé à Carthage en Tunisie. Et aussi, revenir au Maroc ? Bien sûr ! (Rires). Mais cette fois, je reviendrais pour des vacances, prendre le temps de discuter avec les Marocains, de goûter leur cuisine, de vivre à leur rythme, de prendre le pouls de la rue. Vous avez grandi à Cuba au milieu de l'effervescence musicale, parlez-nous de cette époque… J'ai eu une chance incroyable, puisque j'ai grandi en écoutant toutes sortes de musiques. Et de plus, au sein d'une famille de musiciens et avec des gens issus du monde entier. J'ai, en effet, appris la musique très jeune, mais aussi sa culture, car c'est vraiment une façon de vivre et, même, un art de vie. Vous êtes actuellement en tournée mondiale, où irez-vous après la scène Bouregreg de Mawazine? En Allemagne, en France, au Luxembourg, en Belgique et en Grande-Bretagne. Nous allons également participer à plusieurs festivals de jazz. Lorsque vous êtes en tournée, la vie de la scène et du groupe vous inspire-t-elle pour créer ? Non, c'est difficile au plus fort des tournées. J'écris et je compose chez moi, dans mon environnement. * Tweet * * *