Retrait des troupes françaises de l'Afghanistan, projet de bouclier antimissile de l'Otan en Europe, autant de sujets qui alimentent les discussions du XXVe de l'Alliance atlantique qui s'achève aujourd'hui à Chicago. Le président français, François Hollande, doit convaincre ses alliés de l'OTAN de sa décision de rapatrier les troupes françaises d'Afghanistan d'ici la fin de l'année, contrairement au calendrier de l'Alliance atlantique qui prévoit un retrait progressif d'ici 2014. Le président américain Barack Obama accueille depuis hier dans sa ville de Chicago le sommet de l'OTAN qui s'achève aujourd'hui. L'objectif de ce sommet est notamment d'envisager une issue claire pour la suite des événements en Afghanistan, après le retrait total des troupes internationales d'ici 2014. Ce sommet de deux jours se tient dans un immense palais des congrès, ultra-protégé, où la cinquantaine de dirigeants réunis depuis hier discute de la stratégie pour « terminer la mission » en Afghanistan, une stratégie qui doit ouvrir la voie à un retrait d'ici la fin 2014 des 130000 soldats actuellement déployés. « Nous sommes entrés ensemble, nous en sortirons ensemble », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, même si la France a décidé d'accélérer le processus en retirant ses troupes combattantes d'ici la fin de l'année. Marathon diplomatique Le nouveau président français, François Hollande, l'a fait savoir dès son arrivée à Washington, vendredi, lors d'un entretien avec Barack Obama, affirmant que cette promesse faite pendant sa campagne électorale n'était « pas négociable ». « Sur l'organisation du retrait, c'est-à-dire, dans l'année 2012, à quel rythme les troupes combattantes rentreront d'Afghanistan, il y aura des réunions tout au long des prochains jours en France avec le ministre de la Défense et les chefs d'état-major », a déclaré samedi François Hollande à l'issue du sommet du G8. Ce retrait qui va certainement chambouler le calendrier préétabli par l'Alliance atlantique sera âprement discuté lors de ce sommet. « Il faut que tout soit mis en œuvre, bien sûr avec nos alliés de l'Otan, pour que nos forces rentrent le plus tôt possible. Je ne dis pas que le président Barack Obama a adhéré à ce que je lui disais », a toutefois reconnu François Hollande, avant l'ouverture du sommet. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part estimé samedi que la position française a visiblement été comprise, ajoutant que ce sommet, qui va s'achever aujourd'hui, sera celui du consensus sur cette question. Sécurité renforcée Ce XXVe sommet de l'Alliance atlantique va, en outre, se concentrer sur l'officialisation de la première phase du bouclier antimissile de l'Otan, un projet destiné à protéger l'Europe des tirs de missiles en provenance du Moyen-Orient, en particulier d'Iran. Basé sur une technologie américaine, il est décrié par la Russie, qui estime qu'il représente une menace à sa sécurité. Les discussions seront également houleuses à ce niveau. Anders Fogh Rasmussen, le patron de l'OTAN doit aussi présenter 25 projets de coopération dans le cadre d'un programme surnommé « Défense intelligente » (« Smart defence »), destiné à réduire l'impact de la baisse des dépenses militaires, particulièrement en Europe. Par ailleurs, une importante mesure de sécurité a été prise dans le cadre de ce sommet. Un grand nombre de forces de l'ordre a été mobilisé, y compris des vedettes des garde-côtes équipées de mitrailleuses et sillonnant la rivière Chicago et le lac Michigan, pour éviter tout débordement susceptible de ternir le bilan du sommet. Trois personnes ont d'ailleurs été inculpées, samedi, pour avoir planifié un attentat contre le quartier général de campagne du président américain Barack Obama dans le centre ville de Chicago. * Tweet * * *