« Perspectives du Printemps arabe : Quel rôle pour l'Union européenne et la communauté internationale ? ». Tel était le thème du forum organisé par l'Institut marocain des relations internationales les 11 et 12 mai à Casablanca. Un colloque rehaussé par les contributions d'universitaires, d'experts des relations internationales et de la société civile. Les participants au forum de l'IMRI ont mis en exergue l'inégalité de la répartition des revenus comme principal motif du Printemps arabe. Après la révolution, place à l'introspection. Un exercice auquel s'est attelé pas moins d'une trentaine de personnalités maghrébines et européennes. D'emblée, les projecteurs sont braqués sur les raisons qui ont présidé à l'éclosion de la révolte printanière. Principal motif : l'inégale répartition des revenus. Une bonne partie des richesses était contrôlée par un cercle restreint. Les statistiques démontées par Abdelmalek Alaoui du Cabinet Global Intelligence Partners le corroborent. Entre 1999 et 2009, 27 % de l'économie tunisienne revenait au sérail de Ben Ali, 70 % des richesses libyennes au clan des Kadhafi, et 40 % des revenus yéménites aux proches d'Abdallah Saleh. Las d'être des spectateurs impuissants de ce partage de privilèges, ces peuples sont montés au créneau – épauler par les réseaux sociaux comme Facebook – pour inverser la vapeur. On connaît la suite ! Transition Sans révolution, point de salut. Sans consolidation des acquis, bonjour l'instabilité. Plusieurs défis se dressent. Un aggiornamento s'impose. Par où commencer ? « Instaurer une stabilité politique, garantir la sécurité interne pour parer aux milices, renforcer les institutions démocratiques et le rôle de la société civile et résoudre les problèmes économiques et sociaux », répond Abdelhafid Oualalou, vice-président de l'IMRI. L'analyse de Malika Naciri s'inscrit dans la même tendance. Selon la militante politique et associative, on assiste à des « révolutions mal canalisées » qui pourraient constituer un boulevard à des « guerres civiles et des partitions », situation exacerbée par une « absence de leadership » et l'avènement de « nouvelles élites souvent inexpérimentées ». Soutien économique Ses efforts seront voués aux gémonies sans la démocratie et le respect des droits humains. En un mot, vigilance. La corruption a été aussi une des étincelles du printemps. La bonne gouvernance doit désormais être érigée. Un volet abordé par Abdeslam Aboudrar président de l'Instance centrale de prévention de la corruption dans son allocution sur « Le Printemps arabe et la lutte contre la corruption ». Pour sortir de cette ornière économique héritée de la révolution, la Tunisie, l'Egypte et la Libye doivent tisser de nouveaux rapports économiques avec l'Union européenne. Cela passe par « la consolidation des initiatives existantes comme l'UpM et le processus de Barcelone et un accord de solidarité dans divers domaines », préconise le consultant Jean-François Coustillière. Un partenariat qui pourrait aussi être consolidé par la résurgence de l'Union du Maghreb Arabe. * Tweet * * *