Sept ménages sur dix anticipent une accentuation de l'inflation, selon l'enquête trimestrielle de conjoncture auprès des ménages réalisée par le HCP. L'indice de confiance des ménages s'est assombri pour se situer à 82,9 points au premier trimestre 2012 au lieu de 84,5 points trois mois auparavant. Le niveau de vie du Marocain a accusé une perte sèche de 1,9 points sur la même période de comparaison. Loin de jouer les cassandres, le moral des ménages surfe sur une courbe descendante. Le panier de la ménagère est invité à flamber à coup de hausses des prix alimentaires, prévues pour les prochains mois. C'est en substance ce qui ressort de l'enquête trimestrielle de conjoncture auprès des ménages réalisée par le HCP. « Plus de neuf ménages sur dix (92,4 %) pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé et plus de sept sur dix (72,3 %) pensent qu'ils augmenteront dans le futur », peut-on lire. Cette perception des consommateurs sur leur environnement économique traduit tout bonnement le manque de confiance dans l'avenir. Une situation qui ne manquerait pas de se répercuter négativement aussi bien sur leurs calculs que sur leurs comportements d'achat. Recul de l'ICM En effet, l'indice de confiance des ménages s'est assombri pour se situer à 82,9 points au premier trimestre 2012 au lieu de 84,5 points un trois mois auparavant. En ligne avec la conjoncture économique difficile, comme le montre le taux de croissance qui s'est ralenti à 2,2 % à fin mars 2012, le niveau de vie du Marocain a accusé une perte sèche de 1,9 points sur la même période de comparaison. Cette détérioration recouvre plusieurs interprétations en lien surtout avec le coût de la vie qui reste cher comparativement même à certains pays européens pour ne prendre que l'exemple des prix de l'immobilier. La situation financière contraste catégoriquement avec les perspectives de consommation, voire même d'épargne. D'ailleurs pour ce qui est de l'indicateur de la situation financière, l'appréciation des ménages s'est détériorée quant aux anticipations d'évolution futures. Le HCP fait savoir que le solde d'opinions s'est accentué de 2,8 points toujours sur la même période de référence. Laissant ainsi marquer, par effet direct, l'indécision sans cesse croissante en matière d'achat de biens durables, influençant par là le comportement d'acquisition actuel et futur. Plus de la moitié des ménages, soit 54,3 % plus exactement, considèrent que le moment n'est pas opportun pour acquérir des biens durables au moment où seulement 21,8 % pensent le contraire. Un tel calcul est motivé essentiellement par le manque de confiance en l'avenir eu égard au contexte d'incertitudes. Pessimisme sur toute la ligne Dans la foulée de ces tendances, l'arbitrage entre consommation et épargne se corse. Les consommateurs sont toujours pessimistes quant à leur capacité à épargner dans les mois à venir, selon les enquêteurs. Et d'ajouter que la proportion des ménages qui déclarent être en mesure d'épargner reste faible et en baisse. Généralement le taux d'épargne au Maroc est très faible et ce malgré les grands efforts déployés dans ce sens comme la quête de nouvelles cibles bancarisées. De l'avis de bien d'experts il s'agit là d'une question de culture. Outre le manque de confiance dans les institutions financières, le facteur religieux explique en quelque sorte le comportement d'indifférence. L'avènement éventuel de la finance islamique pourrait bouleverser la donne faisant en sorte que l'épargne précéderait la consommation. Par ailleurs, le marché de l'emploi est appelé lui aussi à se dégrader laissant augurer une hausse du stock des chômeurs. Ainsi, 62,1 % des ménages prévoient une aggravation du chômage sur les 12 prochains mois. Au titre des trois premiers mois, le solde d'opinion s'est situé à un niveau négatif de 44,1 points, soit une détérioration de 2,5 points en comparaison trimestrielle, selon les experts. * Tweet * * *