La situation au Mali revient peu à peu à la normale. Après l'investiture du président intérimaire Dioncounda Traoré, chargé de conduire la transition, c'est la désignation du nouveau premier ministre qui focalise l'attention des Maliens. Selon le calendrier de la CEDEAO, l'organisation sous-régionale, cela devrait être fait au plus tard dans la journée d'aujourd'hui. Cependant, beaucoup de points demeurent encore flous au sujet du partage du pouvoir et sur la durée de la transition. Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé, et le ministre ivoirien de l'Intégration africaine, Adama Bictogo, n'ont pas donné de détails à l'issue de discussions entre l'ex-junte et la classe politique maliennes réunies à Ouagadoudou le week-end dernier. Le mode de désignation du premier ministre reste également un mystère. Dialogue Selon la presse malienne, c'est le CNRDRE, l'organe dirigeant des ex-putschistes, qui proposera son candidat en concertation avec la CEDEAO (la Communauté économique des etats d'Afrique de l'Ouest), toutefois, c'est le président intérimaire qui aura le dernier mot et devra valider cette nomination par décret. Des rumeurs véhiculées par la presse malienne affirment que les putschistes auraient déjà retenu leur choix pour le poste du chef de gouvernement en la personne de Cheick Moibo Diarra, l'astophysicien malien, ancien fonctionnaire de la NASA et président de Microsoft Afrique, qui vient d'ailleurs de créer son parti politique, le Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM). En l'état actuel des choses, toutes les parties concernées sont d'accord sur un point : restaurer l'intégrité territoriale du pays dans les plus brefs délais. « Tout le monde vaque à ses occupations ici. Nous attendons la nomination du chef de gouvernement, car sans gouvernement aucune décision concrète ne peut être prise. Toutefois, la population malienne est toujours inquiète par rapport à la situation au Nord. Pour le moment, le dialogue avec les rebelles touaregs a été privilégié et les Maliens dans leur majorité ne veulent pas d'une intervention militaire étrangère, je pense que notre armée peut gérer la situation. Les touaregs ont également intérêt à négocier, sinon ils seront lâchés de partout », témoigne au Soir échos un responsable de l'Office de radio et télévision malienne(ORTM) qui a requis l'anonymat.