Au vote du projet de loi de Finances, mercredi soir au parlement, le RNI a préféré s'abstenir. Adopté par 166 députés des partis de la majorité et rejetés par 49 membres des deux partis de l'opposition PAM et USFP, le PLF n'a pas suscité l'adhésion du groupe Rniste de la chambre des représentants. Son abstention trouve sa légitimité dans son appréciation même du PLF 2012 qui manque, à son sens, de matières novatrices. « Cette une année exceptionnelle à tous les niveaux et ce PLF est, en fait, une sorte de pont entre deux périodes historiques et deux gouvernement différents. Si nous avons choisi de nous abstenir, c'est parce que le PLF intervient dans un contexte de transition où le jeune gouvernement n'a pas encore réussi à esquisser une vision et une réelle stratégie », explique Chafik Rachadi qui préside le groupe des parlementaires du RNI. Ce dernier justifie également sa position par le fait que le PLF n'est, en fait, qu'une copie presque conforme de celui du gouvernement sortant l'ayant déposé le 21 octobre 2011. « Nous faisions partie de l'ancien gouvernement où nous avions joué un rôle essentiel. Nous ne pouvons pas, à présent, nous opposer au PLF auquel nous avons participé de très près», estime Chafik Rachadi, soulignant que son parti a fait tout simplement appel à la logique pour aboutir à sa décision d'abstention. La mission difficile du RNI Le RNI ne veut pas que sa réaction soit considérée comme un boycott mais plutôt comme un respect de ses principes et de sa ligne de conduite. « Notre groupe a présenté des amendements et participé activement au sein des commissions. Nous avons voté pour différents budgets sectoriels dont le CES et le HCP. Nous avons été très sensibles à tout ce qui est social », affirme le président du groupe Rniste. Plus que cela, les amendements de ce dernier ont été pris en compte. « Le gouvernement nous a promis d'étudier en profondeur nos amendements en vue d'une éventuelle intégration à la prochaine loi de Finances », indique Rachadi. Opposition dans l'opposition Ce que le RNI décrit comme logique peut être perçu autrement par les autres composants de l'opposition, notamment le PAM et l'USFP. « Nous en sommes conscients. Nous savons que notre position pourrait laisser entendre que l'opposition n'est pas unifiée. Mais ce n'est pas cela, nous avons juste une position différente », justifie le président du groupe parlementaire. Des positions différentes mais pas de déséquilibre, c'est ainsi que le RNI défend son abstention. Ce début d'exercice de l'opposition soulève des débats houleux sur son harmonie. « Il existe des déséquilibres que nous remarquons à différents niveaux. Au cours du vote de certains budgets sectoriels, il est arrivé qu'un parti de l'opposition vote une partie et refuse l'autre alors que les deux sont complémentaire », fait remarquer Rachadi, reconnaissant que jusqu'à ce jour aucune réunion n'a été tenu par l'ensemble des partis de l'opposition. « Nous allons discuter entre nous, les partis de l'opposition. Mais, à ce jour, il faut dire qu'aucun groupe ne veut se présenter en tant que leader de l'opposition », souligne-t-il. C'est vers l'avenir que regarde le RNI déclarant son souhait de mieux remplir sa mission au sein du parlement. Réfléchir, lire et répliquer et s'opposer, ce n'est pas une mince affaire et pour cela le RNI reconnait avoir besoin de moyens adéquats. « Il faut un accompagnement et une structure. A titre d'exemple, au Québec, chaque député dispose de trois conseillers et une secrétaire. Ici, nous avons quatre personnes pour 52 députés », regrette Rachadi, espérant que l'avenir sera plus prometteur.