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Taxi driver de Martin Scorsese | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 17 - 03 - 2012

Quand on évoque le meilleur du cinéma américain des années 70, on pense inévitablement à Taxi driver, chef d'œuvre de Martin Scorsese, qui réussit parfaitement à transcender à la fois les meilleures qualités et les pires défauts de son prolifique auteur. Mais derrière le film, il y a trois hommes. Taxi driver est aussi bien la réussite du cinéaste que de son scénariste Paul Schrader et de son acteur principal, alors au sommet de son art, Robert De Niro. En convoquant ses propres expériences personnelles, en faisant référence à Dostoïevski et à Albert Camus, Schrader a créé l'un des personnages d'antihéros les plus frappants de sa génération, Travis Bickle, que De Niro va habiter de manière foudroyante. Travis est un vétéran de la guerre du Vietnam qui l'a, bien entendu, profondément meurtri. Il vit à New York dans un petit appartement crasseux et il se dégote bientôt un job de chauffeur de taxi de nuit. La grande pomme est alors la ville de tous les dangers, et Travis, tout au long de ses balades, va rencontrer toute une faune de malfrats et de pervers. Il est le témoin d'une violence quotidienne, de plus en plus insoutenable. Petit à petit, il va perdre la tête et se persuader de délivrer une prostituée mineure des mains de son souteneur. S'ensuit une descente aux enfers proprement ahurissante. Taxi driver est une plongée dans les méandres de la solitude et de l'aliénation qu'elle provoque, c'est un portrait sans concession d'une Amérique traumatisée, qui se perd. Film dépressif et profondément pessimiste, « Taxi driver » maintient encore à sa vision aujourd'hui une tension et une dimension qui confinent au mythique. C'est vraiment un exercice à couper le souffle et le trouble que provoque le film est encore intact. Palme d'or en 1976, il constitue l'une des réussites majeures de Scorsese qui verse malheureusement depuis quelques années dans un académisme de plus en plus assommant (en témoigne le très ennuyeux Hugo Cabret ).
Travis est un personnage antipathique, contradictoire, il veut d'un côté se construire une vie stable, comme en témoigne le fait qu'il poursuive de ses assiduités le personnage de la belle jeune femme blonde incarné par Cybill Sheperd et d'un autre côté, il se montre raciste, irascible, imprévisible et violent. Ce paradoxe est parfaitement illustré dans la manière dont New York est filmée : de jour, c'est une ville presque banale où les événements se succèdent de manière routinière et la nuit, elle est filmée comme un monstre tentaculaire et glauque, qui absorbe et rejette le pire de l'humanité. Le brio de la mise en scène est justement là. Dans cette capacité de filmer le paradoxe, de faire la synthèse entre, quelque part, une façon de faire américaine et des influences européennes. On reconnaît ici où là l'influence de Michael Powell, de Godard ou encore d'Antonioni, que le cinéphile Scorsese admire et cite souvent par ailleurs. Cette tension permanente qui hante littéralement le film est peut-être aussi à trouver du côté de sa genèse. Réalisé avec un tout petit budget, le film sera tourné à toute allure pour libérer notamment De Niro qui doit rejoindre le tournage de 1900 de Bertolucci et Scorsese est pressé de s'atteler à la préparation de son film suivant New York, New York. C'est peut-être aussi ce qui a donné ce caractère d'urgence ultime au film. En tout cas, au delà de sa propre mythologie, Taxi driver demeure un très grand film.

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