A quelques jours de l'élection présidentielle, la situation reste extrêmement tendue au Sénégal. De nouvelles violences se sont produites mardi soir à Dakar entre policiers et opposants rassemblés pour exiger le retrait de la candidature du président Abdoulaye Wade. Près d'un millier de personnes se sont réunies pour tenter d'accéder à la Place de l'Indépendance. Parmi eux, le chanteur, Youssou Ndour, farouche opposant à Wade, mais également trois autres opposants et candidats à la présidence, Idrissa Seck, ex-Premier ministre de Me Wade, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye. Alors que le scrutin est prévu pour ce dimanche, le climat tendu inquiète la communauté internationale. Mardi soir, la mission d'observation électorale de l'Union européenne au Sénégal a appelé « à l'arrêt des violences », souhaitant que « la libre réunion électorale » soit garantie. Par ailleurs, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo est arrivé à Dakar comme chef de la mission des observateurs de l'Union africaine (UA) pour la présidentielle. Il a déclaré que « si nécessaire », il ne sera pas qu'un simple observateur « en raison de la situation sur le terrain ». Le point sur la situation avec Abdou Diop, Président de l'ARSEREM (Association des ressortissants sénégalais au Maroc), actuellement en déplacement à Dakar. La situation au Sénégal est de plus en plus tendue à l'approche de l'élection présidentielle. Comment les ressortissants sénégalais du maroc vivent-ils cette montée de tensions ? Ils suivent avec beaucoup d'attention la situation, tous les regards sont braqués sur le Sénégal. Pour certains, c'est difficile car ils auraient souhaité être au pays et s'impliquer sur le terrain. Tout un ensemble de questions se posent pour savoir ce qui va se passer et ce sur quoi tout cela va aboutir. D'un côté, il y a l'espérance d'un changement, dans l'intérêt du pays, et de l'autre, la crainte que le pays sombre dans les violences. De nouvelles violences se sont produites mardi soir à Dakar entre policiers et opposants rassemblés pour exiger le retrait de la candidature du président Abdoulaye Wade. Les ressortissants sénégalais du Maroc sont-ils en lien avec le Mouvement d'opposition du 23 juin (M23) ? Il n'y a pas eu de réunion particulière, mais il y a eu des contacts et des mouvements de soutien au M23. Un mémorandum a été rédigé pour exprimer leur point de vue. De façon générale, il existe une sympathie par rapport à ce mouvement. Pour une fois, le peuple sénégalais s'est levé pour l'intérêt de la Constitution. Mais à présent, cette bonne perception est mitigée car le président va bel et bien se présenter. Vous êtes actuellement en déplacement à Dakar. Quelles sont vos impressions sur la situation actuelle dans la capitale ? La situation est très tendue. Les télévisions privées de l'opposition relayent bien la totalité de l'information. Il n'y a pas de décalage de perception entre ce que relayent les médias privés et le terrain. La tension est perceptible à Dakar, les émeutes et les affrontements se succèdent, entre manifestants et forces de l'ordre. Face à l'ensemble des menaces présentes, la population est dans un double état d'esprit. D'un côté, on se réjouit que le peuple se soit enfin soulevé et de l'autre, on s'interroge sur la finalité étant donné que les élections sont dans quelques jours. Pour le vote de ce dimanche, ce sont 3 000 Sénégalais qui sont inscrits sur les listes électorales au Maroc.