Dans le cadre de « l'enquête de conjoncture dans l'industrie », réalisée en janvier 2012 par Bank Al-Maghrib, la majorité des industriels sondés déclarent avoir enregistré une baisse de leur production d'un mois à l'autre. En effet, « 29 % des réponses font ressortir un développement de l'activité, 22 % une stagnation et 48 % une régression, soit un solde négatif de 19 % » selon l'enquête. Divergeance Cette divergence dans les réponses traduit les différences qui existent entre les activités industrielles. Par exemple, les industries chimiques et para-chimiques et les industries mécaniques et métallurgiques sont les plus concernées par ce reflux d'activité. Rien de surprenant du fait que ces deux branches entretiennent des liens solides avec la demande étrangère adressée au Maroc. Autrement dit, l'essentiel de leur chiffre d'affaires est réalisé à l'export. La vague de récession qui déferle cette année sur la zone euro, principal partenaire commercial, ne manquerait certainement pas d'impacter encore à la baisse leur rythme de production. Les industries électriques et électroniques ne sont pas en reste. le tableau de bord ainsi dressé donne donc une idée claire sur les décisions à prendre à court terme. Capacité de production Toujours selon la banque centrale, les industriels ont utilisé et utiliseront de moins en moins leur capacité de production. Les ventes ont subi une perte de vitesse, au cours des trois derniers mois. La demande locale reste par excellence le refuge principal des chefs d'entreprises. « Au cours des trois prochains mois, les industriels anticipent la poursuite de la hausse des ventes, en relation avec l'accroissement des ventes locales, celles étrangères devraient baisser selon les industriels », peut-on lire dans la note. Cependant, cette progression ne profite malheureusement pas à toutes les branches. Les industries chimiques et para-chimiques devraient enregistrer un maintien de leur niveau d'écoulement. Les appréciations des chefs d'entreprises laissent dégager un solde d'opinion quoique positif (3%) mais en net ralentissement par rapport à celui affiché au mois de décembre 2011 (28%). C'est ainsi que le taux d'utilisation des capacités de production est tombé à 72% dans les industries chimiques et para-chimiques et les industries du textile et du cuir. Le repli le plus observé est celui ayant touché les industries mécaniques et métallurgiques, avec un taux de 68%. Cette perte peut être relevée dans la contraction des nouvelles commandes reçues dans les industries chimiques et para-chimiques et celles électriques et électroniques, comme l'a souligné l'enquête. Sur un autre registre, les prix des produits finis ont connu, selon 60% des sondés, une stagnation. Pour les trois prochains mois, ces prix devraient poursuivre leur progression avec un solde d'opinion de 6%, traduisant ainsi les appréciations des chefs d'entreprises qui demeurent « globalement favorables ».