Avec la prise du pouvoir par le PJD au Maroc, la Banque islamique internationale du Qatar revient à la charge et propose au nouveau chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane deux projets : une banque et une compagnie d'assurances islamiques. Pour cela, le PJD doit réformer la réglementation, tout en instaurant une neutralité fiscale dans le système bancaire marocain. Samedi 12 décembre, Abdelilah Benkirane le chef du gouvernement, accompagné d'une importante délégation de son parti, le PJD (Parti de la justice et du développement), a tenu une réunion avec Sheikh Khalid Bin Thani Al Thani, président de la QIIB (Qatar International islamic bank), selon l'agence de presse qatarie. Au menu : mettre en place des projets de banques islamiques et compagnies d'assurances islamiques au Maroc. Ce n'est pas la première tentative de Khalid Al Thani. En 2002, une rencontre avec les responsables marocains avait eu lieu, puis une autre un an après, notamment avec Fathallah Oualalou, ministre des Finances de l'époque. Al Thani comptait créer une banque islamique pour financer essentiellement des projets immobiliers. Al Thani compte créer une banque et une compagnie d'assurances islamiques où la QIIB détiendra 49% du capital et les investisseurs marocains seront majoritaires avec les 51% restants. Cependant, réglementation trop contraignante oblige, le projet avait été mis en stand-by. Cette fois-ci, avec l'arrivée des islamistes au pouvoir et les réformes réglementaires promises par le PJD, Al Thani revient à la charge. Ce dernier aurait d'ailleurs, selon la même source, proposé à Benkirane la création de deux entités : une banque et une compagnie d'assurances islamiques où la QIIB détiendra 49% du capital et les investisseurs marocains seront majoritaires avec les 51% restants. Les pays du Golfe courtisent le Maroc Contacté par Le Soir Echos, Najib Boulif, économiste au PJD, nous assure qu'un plan d'action a bel et bien été mis en place pour promouvoir ces produits bancaires et financiers basés sur la Charia. «Nous allons mettre en place des textes de loi qui favoriseraient l'implantation des banques islamiques au Maroc, et qui réguleraient efficacement ces produits. Des modifications devraient également concerner le code de commerce et le droit des sociétés», nous promet Boulif. En effet, longtemps victime d'une concurrence déloyale de la part des banques classiques, selon Boulif, la banque islamique s'avérera une bonne alternative, moins chère pour les bancarisés ; à condition de rétablir une certaine neutralité fiscale et de supprimer les doubles impositions qu'on retrouve dans le produit « Mourabaha », par exemple. De plus, des milliards pourraient être injectés dans le circuit bancaire marocain. «L'arrivée des banques islamiques au Maroc s'avèrera une véritable solution contre le manque de liquidités dont souffre le système bancaire actuellement », ajoute Boulif. Ce dernier nous confie, par ailleurs, avoir reçu plusieurs demandes de groupes bancaires privés et étatiques des pays du Golfe, qui n'attendent que le feu vert et le changement de la réglementation. Et c'est les Qataris qui, vraisemblablement, comptent ouvrir le bal de la finance islamique au Maroc.