Après le volley, c'est au tour du rugby de faire l'objet de la destitution du président de la fédération, Said Bouhajeb, poussé vers la sortie par le ministère. La crise que traverse le rugby national devait inévitablement déboucher sur une destitution du président de la fédération. Le ministère a donc fait «jouer» un de ses articles qui lui donne droit de dissoudre une fédération qui ne répond plus aux objectifs fixés entre les deux parties. Finie donc la période temps de l'impunité où les comités n'avaient de comptes à rendre à personne, en cas de mauvais résultats et de dilapidation de deniers de l'Etat et donc du contribuable. Il faut dire que la crise du rugby dure depuis plus d'une décennie lorsque Said Bouhajeb a commencé à prendre des décisions qui n'encourageaient guère le développement de la discipline. Du coup, des clans se sont formés entraînant une scission au sein de la grande famille de l'ovale. Les valeurs de ce sport sont, pourtant bien connues et sont universelles. Le fair- play, le respect d'autrui, la modestie, le courage, l'amitié, et comme l'a décrit Daniel Herrero, ancien international français, le combat collectif et les possibilités d'affrontement physique supposent le courage individuel et la solidarité, le fait de donner davantage dans le rude. Sans oublier la fameuse 3e mi-temps où tout le mode se réunit pour le pot de l'amitié. De tout cela , il ne reste rien. Les clubs ont diminué comme une peau de chagrin, laissant la place à un champ de désolation. Lourde ambiance «Bouhajeb a tué le rugby!» Ces propos reviennent chez tous les anciens qui ont quitté la scène , dégoûtés par les enjeux et les querelles intestines. L'affrontement entre le président de la Confédération africaine de rugby, la CAR, le Marocain Aziz Bougja, et Said Bouhajeb est encore vivace dans les esprits en donnant une idée sur l'état d'esprit de ceux qui gèrent le rugby. Les assemblées générales se sont souvent déroulées dans une lourde ambiance, empreintes de suspicion et de méfiance entre les clans. Avec des moyens financiers non négligeables, la Fédération royale marocaine de rugby a continué à gérer cette discipline de manière aléatoire. L'infrastructure fait défaut, les résultats ne suivent plus et fatalement cela se répercute sur les sponsors qui ne font plus confiance. Le public ne remplit plus les gradins, les joueurs sont démobilisés et ne voient pas le bout du tunnel. La goutte qui a fait déborder le vase et qui a entraîné la démission de Bouhajeb reste incontestablement l'absence de l'équipe nationale au championnat d'Afrique au Kenya. Un véritable imbroglio, où la fédération a imputé cette absence à une agence de voyages qui aurait refusé un chèque certifié pour les billets d'avion , ce qu'a démenti le directeur de l'agence en question. Bref, le président Bouhajeb a montré son incompétence dans cette affaire et a donc été prié de présenter sa démission. Un comité provisoire va être mis en place après l'audit du ministère. A qui le tour ?