L'opération de réhabilitation de l'ancienne médina de Casablanca, cœur historique de la Ville blanche, va bon train. Le comité de pilotage vient de dresser l'état d'avancement de ce programme de grande envergure, qui vise à redonner vie à ce haut lieu d'Histoire. «Les travaux de réhabilitation de l'ancienne médina de Casablanca vont bon train. L'échéancier sera respecté ; les projets, réalisés à temps ». C'est ce qu'ont affirmé Kahlid Safir et Mohamed El Aouzai, respectivement président du comité de pilotage du projet de réhabilitation et gouverneur-directeur de l'Agence urbaine de Casablanca (AUC), maître d'ouvrage du projet, lors d'un point de presse organisé jeudi dernier à la Fondation de la mosquée Hassan-II pour présenter l'état d'avancement des travaux. Les deux hommes se félicitent du travail accompli depuis plus d'un an. Lancé le 27 août 2010, par le souverain, le projet semble avancer d'un pas sûr, aux dires de Khalid Safir. 300 MDH pour la première phase « Une enveloppe budgétaire de 300 millions de dirhams a été allouée à la première phase du projet qui comprend plusieurs composantes dont le relogement des ménages, qui habitent dans les bidonvilles et ceux qui occupent des édifices publics, la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine ainsi que la réfection de la voirie et la revalorisation des espaces verts », indique Khalid Safir, également secrétaire général du ministère des Finances. Ainsi, le programme de relogement des habitants du bidonville et des occupants des édifices publics a bénéficié, à ce jour, à 51 ménages sur 150 recensés. Ceux-ci ont été relogés à Hay Moulay-Rachid dans le cadre du programme Idmaj Sakane. Les clés ont été déjà remises aux premiers bénéficiaires. L'opération se poursuivra jusqu'en 2012. Concernant les constructions menaçant ruine, un premier diagnostic technique a été mené par un bureau d'études spécialisé. Au total, 66 constructions ont été identifiées lors de cette première phase, dont 19 souffrent de dégradation au niveau de leur structure. Huit bâtiments feront ainsi l'objet de démolition ; 11, d'une opération de confortement. Les 47 restants ne nécessiteront qu'un entretien. Le recensement de l'ensemble des constructions menaçant ruine se poursuivra lors de la deuxième phase du projet. « Une enveloppe budgétaire de 300 MDH a été allouée à la 1re phase du projet, qui comprend notamment le relogement de ménages, la réfection de la voirie » Khalid Safir, président du comité de pilotage Par ailleurs, les travaux de renouvellement des infrastructures de base (assainissement, eau potable, électricité, éclairage public, réseau télécom') sont en cours de réalisation. Entamée, la première tranche assainissement et eau potable porte sur une superficie de 20 hectares. La deuxième tranche de 18 hectares sera lancée fin octobre, alors que la troisième sera mise en œuvre bientôt. Le réseau électrique de basse tension a été renouvelé en aérien, et le réseau de moyenne tension nécessite le remplacement de trois kilomètres de câbles souterrains ainsi que le déplacement et le renforcement de 18 postes de distribution. Les travaux de renouvellement de 1 300 points lumineux seront bientôt engagés, tandis que les conduites et armoires téléphoniques sont en cours de renouvellement. Protection des momuments historiques L'ancienne médina de Casablanca regorge de monuments historiques. La muraille et les sept portes de la médina, dont Bab-Jdid, Bab-Marrakech, Bab-Lekbir et Bab-Marsa, représentent un patrimoine hors du commun. Cependant, elles ont subi une nette dégradation qui menace leur pérennité. Une opération de restauration pour sauvegarder cette empreinte du passé est actuellement en cours pour ressusciter l'œuvre de nos ancêtres. Autre action prévue pour la sauvegarde du legs de l'Histoire : le classement de l'ancienne médina en tant que patrimoine national. Selon le comité de pilotage, le dossier de classement a été approuvé par la commission centrale du ministère de la Culture et par l'arrondissement de Sidi-Belyout. La procédure est en cours pour que le projet de décret portant classement de ce haut-lieu d'histoire soit publié au Bulletin officiel. Enfin, des actions sont prévues pour redonner vie à l'ancienne médina, notamment la réhabiliatation des lieux de culte. C'est le ministère des Habous et des Affaires islamiques qui se charge de cette tâche. Le projet prévoit également la création d'un centre de lutte contre la toxicomanie et la mise en place d'autres équipements socioculturels destinés aux jeunes.