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La splendeur des Amberson, d'Orson Welles
Publié dans Le Soir Echos le 14 - 10 - 2011

Après des débuts tonitruants au théâtre et à la radio, Orson Welles est accueilli triomphalement au studio hollywoodien de la RKO, où il se voit offrir des moyens colossaux pour entamer sa carrière cinématographique. Son premier film, Citizen Kane fut une révolution totale, un choc esthétique et narratif qui bouleversa toutes les règles et marqua le début d'un nouvel âge. Ce fut aussi un échec public terrible qui désarçonna son auteur et le premier pas vers une réputation d'auteur maudit, dont il ne se débarrassera plus jamais en Amérique. Un an après, Welles se souvient d'un roman qu'il a adapté à la radio dans le passé, La splendeur des Amberson de Booth Tarkington. La légende voudrait que le romancier se soit inspiré de la propre famille de Welles, qu'il a connue à une certaine époque. Il s'agit donc d'une chronique familiale, qui se déroule dans une petite ville américaine, à la fin du XIXe siècle. Isabel Amberson, la fille d'un notable, a épousé un industriel. Devenue veuve, elle retrouve son seul amour, Eugene Morgan. Mais le fils d'Isabel, un jeune homme gâté, vaniteux et arrogant, s'oppose à leur union… Contraint de délaisser le tournage pour aller tourner un film en Amérique du Sud à la demande de son producteur, Welles laisse le film entre les mains de la RKO, qui le mutile et en retourne la fin, jugée trop déprimante… Les coupes réalisées (plus d'une demi heure) sont semble t-il perdues à jamais. Le film sera de nouveau un échec commercial retentissant et Welles le reniera toute sa vie durant. Et pourtant, en l'état, La Splendeur des Amberson demeure un chef-d'œuvre, une magistrale leçon de mise en scène et un magnifique portrait d'une Amérique au tournant du siècle. Il y décortique les malheurs des Amberson, une tribu de patriciens bouffis d'orgueil et, finalement, ruinés. Face à eux, les Morgan père et fille font fortune dans l'automobile. Ils symbolisent une nouvelle classe dirigeante, pas encore enlisée dans ses privilèges. Welles constate le gâchis des vies et des émotions, au profit de conventions sociales moribondes.
Welles a souvent mis en scène des histoires de famille, ne serait-ce que dans ses multiples adaptations de Shakespeare pour le théâtre ou le cinéma. Cet espace familial clos permet au cinéaste de transposer sur quelques individus les tensions et les enjeux de la société toute entière. Il lui offre également la possibilité d'exacerber les liens entre les personnages et, peut-être, de parler de sa propre enfance. Les longs plans séquences majestueux, minutieusement chorégraphiés, scrutent les visages, les attitudes, mettent en lumière un monde caché, tissent des liens profonds entre les personnages. Les décors déséquilibrés, la composition des cadres, les jeux d'ombres et de lumières, donnent tension et relief aux drames intimes. Welles préfère aux dialogues explicatifs les cadres, les mouvements d'appareils, la chorégraphie des gestes. La maîtrise totale de sa mise en scène lui donne bien entendu raison : nul discours dans un film ne pourrait nous plonger dans la profondeur émotionnelle qui ici nous envahit. Le film se termine par la présentation de l'équipe de tournage, en un ironique salut collectif.

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