Eqdom a rendu public son dernier baromètre de l'automobile, élaboré par le cabinet de sondage Ipsos Maroc. Première leçon à en tirer, l'image cède la place à des critères plus rationnels. «Le marché marocain de l'automobile est un marché de renouvellement et non pas de conquête», a souligné Jean-François Meyer, directeur de Ipsos Maroc, lors d'un point de presse, organisé mardi, pour la présentation de la deuxième édition du baromètre de l'automobile. Initié par Eqdom, en partenariat avec le cabinet Ipsos, ce baromètre résulte d'une étude effectuée sur un échantillon de 1 000 personnes résidant en milieu urbain, dont 50 % propriétaires d'une voiture et 50 % n'en possédant aucune. «Ce baromètre est donc un moyen pour décrypter les grandes tendances de 2011 en étudiant différentes facettes du marché de l'automobile, notamment le comportement d'achat des consommateurs, la place des outils de financement ainsi que leur capacité à satisfaire les clients et fournisseurs», souligne-t-on chez Eqdom. Il ressort de cette étude que le taux d'équipement de la population urbaine relativement aisée, bien qu'en légère croissance, reste encore faible : il s'établit à 38 % contre 30 % en 2010 de la population sondée. Par ailleurs, le marché, qui demeure «jeune», est en pleine croissance, tendant ainsi vers la maturité. La preuve ? 80 % des intentions d'achat déclarées concernent des renouvellements. Pour la moitié des sondés, les marques les plus convoitées sont Dacia, Peugeot, Volkswagen et Renault. Pour Meyer, «ceci signifie que le consommateur est plus exigeant, qu'il est porté plus sur le renouvellement plutôt que la conquête et donc qu'on se doit de le fidéliser. De même, ce type de consommateur est souvent mieux informé que les commerciaux des concessionnaires eux-mêmes sur les avantages et les inconvénients du produit proposé». Les concessionnaires devront donc composer avec cette nouvelle réalité en envisageant un changement de leur stratégie marketing et leur manière d'aborder le marché. Sur un autre registre, celui du choix de la marque, le constat est que le consommateur marocain tend plus vers des choix rationnels. Pour la moitié des sondés, les marques les plus convoitées sont Dacia, Peugeot, Volkswagen et Renault. L'autre moitié est indécise quant à la marque à acheter. «Cette situation reflète un manque criant en matière de politique de fidélisation», souligne Meyer. En tout cas une chose est sûre, le poids de la notion d'image dans le choix du véhicule a diminué considérablement. Aujourd'hui, on privilégie les marques qui présentent le meilleur rapport qualité-prix. D'ailleurs, «certaines marques à des prix entrée de gamme, sont actuellement hissées au même rang que les marques premium», fait constater le DG de Ipsos. Ainsi, les critères de choix sont le dynamisme, la robustesse, la consommation et économie du carburant, la durée de vie et la qualité de route. Quant à l'impact publicitaire sur le choix de la marque, le directeur de Ipsos précise qu'on privilégie l'affichage comme premier canal de communication. Or, ce dernier est l'un des plus difficiles, tout simplement parce que la qualité de l'idée de la création publicitaire représente 70 % de l'impact. Autre point sur lequel Meyer attire l'attention des concessionnaires est le marché de l'occasion. Ce dernier est déstructuré au Maroc et négligé par les concessionnaires, alors qu'à l'étranger ce sont ces derniers qui le régulent et le font vivre. Il est donc temps pour qu'il soit considéré comme un marché complémentaire. Pourquoi ? 17 % des sondés déclarent envisager un achat automobile dans les 12 prochains mois, dont un tiers sur le marché de l'occasion.