L'Institut supérieur des arts dramatiques et de l'animation culturelle traverse une période de turbulences. Le corps enseignant proteste contre la manière dont s'est déroulé le concours d'accès de la rentrée universitaire 2011-2012. Malaise à l'Institut des arts dramatiques et de l'animation culturelle (Isadac). Le concours d'accès à cet établissement s'est déroulé sur fond de tensions. Les enseignants se plaignent, en fait, des conditions dans lesquelles a eu lieu la rentrée universitaire au sein de cette école placée sous la tutelle du ministère de la Culture. Un communiqué, daté du 14 septembre dernier, explique les raisons de ce coup de gueule. « Début septembre, les enseignants sont reçu des coups de fil les informant qu'ils seront membres du jury du concours. La veille des examens, ils sont surpris de découvrir une autre liste sur laquelle leurs noms ne figurent pas », témoigne Amine Benyoub, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement supérieur-Isadac. En tout, six professeurs ont été écartés à la dernière minute de cette commission du concours d'accès. « D'habitude, à l'ouverture de la saison universitaire, les professeurs sont convoqués à une réunion avec le directeur de l'établissement, pour discuter des modalités du concours, mais cette année, cette rencontre n'a pas eu lieu ; les enseignants ont été tout simplement convoqués par téléphone», ajoute un enseignant membre du syndicat sous couvert d'anonymat. Face à cette situation, le corps enseignant est sorti de son mutisme. « En plus du communiqué, nous sommes en train de discuter d'autres formes de protestation », confie l'un des enseignants ayant préféré garder l'anonymat dans une déclaration au Soir échos. Boycotter le concours ? Surtout pas. Toutes les étapes du concours ont eu lieu, et les résultats ont même été annoncés . « Lorsque le bureau local du syndicat s'est réuni, nous avons envisagé ce boycottage, mais les enseignants ont pensé aux étudiants. Nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas que notre action militante puisse porter préjudice aux candidats. Ils n'y sont pour rien » déclare Amine Benyoub. Si cette exclusion de certains professeurs permanents du concours d'accès, a été à la source du mécontentement, ce n'est en réalité que la goutte qui a fait déborder le vase. « Il y a un ensemble de problèmes : le programme pédagogique bat de l'aile ; le ministère de la Culture commence à s'ingérer dans le contenu du cursus ; et cela est inadmissible », souligne un des professeurs révoltés. Durant toutes les étapes du concours, la directrice de cabinet du ministre de la Culture Benssalem Himmich était présente. Cette action a été très mal perçue par le corps enseignant. « Dans la loi, il est clairement stipulé que les membres du cabinet n'ont pas le droit de prendre part aux réunions pédagogiques de l'Institut », lance Amine Benyoub. Ce dernier ajoute que la tutelle du ministère lui donne une légitimité administrative mais pas pédagogique. Contactée par Le Soir échos, la membre du cabinet en question, Soumaya Dreidi, est restée injoignable. Pour sa part, la directrice de l'Isadac fraîchement nommée, Salama Al Ghyam, déclare que « c'est un faux problème ». Les professeurs ne comptent pas rester les bras croisés. La rentrée universitaire, début octobre, ne fera pas l'économie de nouveaux remous. « Nous continuerons à protester », avertit un enseignant ayant tenu à l'anonymat.