Le sommet du nucléaire qui se déroule à Paris, mercredi et jeudi, montre dès son ouverture combine le nucléaire intéresse les Etats de la région et un enjeu stratégique au Coeur des alliances politiques à long terme. Israël souhaite construire une centrale en collaboration avec ses voisins arabes, a affirmé le ministre israélien des Infrastructures Uzi Landau, lors de la rencontre de 65 pays et organisations sur l'accès au nucléaire civil. Il n'a pas précisé si son offre répondait au développement du nucléaire civil voulu également par la Jordanie. Lundi, un responsable du ministère israélien des Infrastructures avait indiqué à la presse que cette future centrale serait un projet commun avec la Jordanie voisine, sous la supervision de la France qui fournirait également la technologie. La France a déjà établi une coopération avec la Jordanie qui a des ressources en uranium et des besoins énergétiques croissants. «Nous espérons le faire en collaboration avec les scientifiques et les ingénieurs de nos voisins arabes», a précisé Uzi Landau. «Le nucléaire peut être un secteur de coopération régionale dans le but de pomouvoir la paix», a jugé le ministre israélien. Pourtant Israël n'est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire et a fait savoir qu'il n'adhérerait pas non plus à un Moyen-Orient dénucléarisé, que défend le président américain, Barack Obama. Israël n'a jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire, mais des experts étrangers affirment que l'Etat hébreu s'est doté de 200 ogives nucléaires ainsi que de missiles à longue portée. Les Israéliens affirment que leur installation de Dimona, dans le désert du Néguev, vieille de plus de 40 ans, est un centre de recherches. Les Israéliens possèdent aussi un autre réacteur dédié à la recherche, à Nahal Sorek, sous le contrôle des inspecteurs de l'AIEA. La Syrie, avec qui Israël reste en conflit, a aussi exprimé à Paris son intérêt pour le nucléaire civil. Pour faire face à la croissance démographique, Damas a besoin «de considérer des sources alternatives d'énergie, y compris l'énergie nucléaire», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Faysal Mekdad. En 2007, l'armée israélienne avait attaqué et détruit «un objectif militaire en profondeur» en Syrie qui avait été décrit par les médias internationaux comme un réacteur nucléaire en construction et d'inspiration nord-coréenne. Dans son dernier rapport, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) reproche à nouveau à la Syrie son manque de coopération à propos de ce site syrien suspect bombardé en septembre 2007 par des avions israéliens. Des particules d'uranium ont été trouvées par l'Agence internationale de l'énergie atomique en Syrie sur le site d'Al Kibar, il y a trois semaines confirmant l'hypothèse du réacteur nucléaire «Nous apprécions la position affirmée par le président (Nicolas) Sarkozy selon laquelle l'application pacifique de l'énergie nucléaire ne doit pas être monopolisée par quelques pays qui disposent de la technologie mais doit être accessible à tous les pays de manière égale», a affirmé le ministre syrien, faisant allusion à la volonté proclamée de Téhéran de développer l'énergie atomique uniquement à des «fin civiles». Israël souhaite construire une centrale en collaboration avec ses voisins arabes. Dans ce contexte le ministère des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a annoncé que la centrale nucléaire construite par les Russes à Bouchehr, dans le sud de l'Iran, sera mise en service d'ici la fin de l'année. Ce projet de centrale (dans le nord du Golfe), avait été commencé par l'allemand Siemens avant la révolution de 1979, puis interrompu peu après le déclenchement de la guerre Iran-Irak en 1980. La Russie a repris le projet en 1994. Moscou a déjà livré le combustible nucléaire nécessaire à son fonctionnement. Son achèvement était initialement prévu en 1999. Pour la France, comme pour les Etats-Unis et les grandes organisations internationales impliquées dans le processus de paix au Proche-Orient, l'intérêt suscité dans la région pour le nucléaire civil devra être étroitement encadré comme tout éventuel transfert de technologie. «Le développement du nucléaire doit se faire dans le respect des règles et des standards internationaux les plus exigeants», a souligné mardi le ministère français des Affaires étrangères.