Les Etats-Unis, qui accueillent la semaine prochaine un sommet sur la sécurité nucléaire, veulent rallier la Russie et la Chine à une quatrième série de sanctions de l'Onu contre l'Iran. Le président Obama a déclaré, après avoir signé le traité Start II, qu'on ne pouvait avoir la garantie que de nouvelles sanctions infléchissent automatiquement l'attitude de Téhéran. «L'expérience montre que le régime iranien et le régime nord-coréen, lorsqu'on leur applique des pressions internationales, décident parfois de changer de comportement et parfois non», a dit le président américain. Peu après cette déclaration, deux annonces iraniennes ont répondu à Obama. La première émane du ministre de la Défense Ahmad Vahidi. Ce dernier, cité par la télévision, a déclaré qu'un nouveau missile, baptisé Mersad (embuscade) pouvant frapper un appareil à basse et moyenne altitude venait d'être mis au point par les Iraniens. Ce nouvel engin est plus perfectionné que le missile Hawk de fabrication américaine, d'une portée de 24km, acheté par l'Iran dans les années 1970. Mais l'annonce la plus importante émane du président Ahmedinejad, elle fait pendant à la désinvolture israélienne sur le gel des implantations à Al Qods-Est. D'ailleurs le Premier minister israélien vient d'annoncer qu'il ne se rendrait pas à Washington pour participer à la conference sur le nucléaire après avoir annoncé sa présence. Ainsi le president iranien, lors d'une cérémonie à Téhéran marquant la «Journée nationale de la technologie nucléaire», a annoncé la construction de nouvelles centrifugeuses devant une foule de dignitaires. La présentation est intervenue après des mois d'annonces sur la mise au point des nouvelles centrifugeuses. Les Iraniens répondent à Obama avec la même désinvolture que les Israéliens. M. Ahmadinejad a affirmé que l'Iran ne ferait pas marche arrière sur son programme nucléaire malgré l'opposition des Etats-Unis et d'autres pays, et que ce programme avait seulement des objectifs pacifiques comme la production d'électricité. L'Iran restera un Etat nucléaire, a-t-il assuré, «que les ennemis le veuillent ou pas». La nouvelle génération de centrifugeuses permettrait à l'Iran de produire du combustible pour six centrales nucléaires, selon le président Ahmadinejad. Le directeur de l'Organisation à l'énergie atomique d'Iran, Ali Akbar Salehi, a précisé que les nouvelles machines étaient dix fois plus puissantes que celles actuellement utilisées et avaient passé tous les tests mécaniques nécessaires. Les centrifugeuses sont au coeur du programme nucléaire controversé de l'Iran. Les Occidentaux et les voisins arabes soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran conteste. «Nous sommes opposés à la bombe atomique, nous l'avons dit à de nombreuses reprises», a déclaré Mahmoud Ahmadinejad encore une fois vendredi dernier. «L'époque de la supériorité fondée sur la bombe-A est terminée», a-t-il ajouté. L'Iran doit inaugurer sa première centrale nucléaire cette année à Bushehr (sud). Téhéran projette d'en construire une vingtaine. Mahmoud Ahmadinejad a par ailleurs annoncé que l'Iran aspirait à l'avenir à exporter de la technologie nucléaire. L'Iran possède deux usines d'enrichissement d'uranium connues et envisage de commencer cette année à en construire deux autres dans des montagnes pour les protéger contre d'éventuelles attaques. Les Etats-Unis et Israël n'ont pas exclu l'option militaire pour stopper le programme nucléaire iranien si la diplomatie ou les sanctions internationales échouent. L'Iran compte installer plus de 50.000 centrifugeuses dans sa principale usine d'enrichissement, située à Natanz, qui en abrite actuellement 9.000. Après l'annonce de la construction d'un destroyer entièrement iranien, du lancement de deux usines de fabrication de drones et l'annonce régulière de fabrication de nouveaux missiles, le bras de fer américano iranien continue, les Iraniens calquant leur attitude sur celle d'Israël.