En perspective des législatives du 25 novembre, les partis entament leurs calculs et autres tractations en vue des futures alliances. PAM, MP, RNI et l'UC ont une longueur d'avance sur les autres partis. La Koutla se tâte. D'autres formations jouent sur le facteur temps. La date des élections anticipées étant fixée, place désormais aux jeux des alliances. Un exercice qui est tout sauf une sinécure. PAM, MP, RNI et l'UC ont, apparemment, une longueur d'avance sur les autres partis. Les quatre formations semblent décidées à donner un coup d'accélérateur à la cadence de leurs réunions. La semaine dernière, elles ont officialisé leur entente par un communiqué, une sorte de déclarations de principe, appelant à la nécessaire émergence « d'institutions puisant leur légitimité des dispositions de la nouvelle Constitution et reflétant ainsi l'adhésion des citoyens à cette dynamique à travers le choix de représentants comptables de leurs actes ». C'était juste un premier pas. Ce week-end, les chefs des quatre partis devaient se réunir à Casablanca en vue de finaliser les formes que pourraient prendre leur alliance en perspective des législatives anticipées et même au-delà de cette échéance. L'alliance qui se profile entre RNI, PAM, UC et MP est somme toute logique. Les quatre formations partagent tant une grande proximité avec le pouvoir qu'une composition dominée, du moins en grande partie, par les notables. Sans oublier un positionnement idéologique centriste. A leur actif, le fait qu'ils se soient préparés suffisamment à l'avance à cette alliance, un regroupement qui s'inscrit d'ailleurs dans la droite ligne des sempiternelles revendications des partis. Néanmoins, l'initiative n'a pas trouvé grâce aux yeux du PJD. Et pour cause, les islamistes se voient privés d'un allié potentiel qu'est le Mouvement populaire de Mohaned Laenser. Les relations entre les deux formations remontent aux années 60, soit avant même la naissance du PJD d'aujourd'hui. Les islamistes ont par ailleurs toujours ménagé les harakis. Pour mémoire, Benkirane a même été gratifié, lors de la séance d'ouverture du dernier congrès du MP en juin 2010, d'un temps de parole à l'origine d'une polémique suite au classement de Benkirane des « partis historiques » dans lequel la Haraka a bien entendu sa place. L'alliance qui se profile entre RNI, PAM, UC et MP est, somme toute, logique. Néanmoins, l'initiative n'a pas trouvé grâce aux yeux du PJD. De son côté, l'Istiqlal semble opter pour le silence. Le ralliement du MP au PAM, et de l'UC au RNI risquerait de porter un grave préjudice aux chances des Istiqlaliens de continuer à occuper les premiers rôles sur la scène politique. Ils savent parfaitement que les sièges de leurs « alliés » au sein de la Koutla (USFP et PPS) ne leur garantissent nullement un poids dominant dans l'échiquier du futur gouvernement. Un potentiel soutien du MP et du RNI paraît, dans ses conditions, comme une bouée de sauvetage des ambitions du PI. Mais le PAM est passé par là. La Koutla, elle, est un corps cliniquement mort, depuis bien des années. Cette alliance de « cœurs » a disparu de la prose officielle de l'Istiqlal et de l'USFP, seul le PPS semble s'accrocher à son lointain souvenir. Mardi, le bureau politique de cette formation a lancé un appel aux Istiqlaliens et USFPéistes, demandant à ces derniers « de clarifier leur alliance et de s'ouvrir sur d'autres forces nationales actives, sérieuses et proches de la Koutla ». Un son de tocsin qui n'est d'ailleurs pas le premier émanant du PPS de Nabil Benabdellah à l'adresse des deux autres composantes du bloc démocratique, très occupés actuellement dans des calculs à même de leur assurer une place dans le tour de table du prochain gouvernement.