Depuis trois jours, Londres connaît une vague de violence sans précédent enclenchée par des jeunes de quartiers défavorisés du nord de la capitale. Après les nombreux dégâts matériels, les autorités britanniques tentent tant bien que mal de calmer ces jeunes, engagés dans une lutte sans merci avec les forces de l'ordre. Le regain de violence ne faiblit pas depuis trois jours à Londres, la capitale britannique. Tout a commencé à Tottenham, un des quartiers les plus défavorisés du Royaume-Uni. Mais depuis, la violence a gagné de nombreux autres secteurs de la capitale où des scènes de pillage et de saccage se sont multipliées. A Brixton et à Enfield, des jeunes armés de briques, de battes de base-ball ou de bouteilles incendiaires s'en sont pris aux centres commerciaux et aux magasins. Mardi matin, on pouvait voir des immeubles et des véhicules en flammes. La police est dépassée par l'ampleur des événements. Selon Diane Abott, une députée du Parti travailliste, les quartiers touchés par cette vague de violence ressemblent à une «zone de guerre». La cause principale de ces émeutes est la mort de Mark Duggan, un jeune Antillais tué le 4 août par les tireurs d'élite de la Metropolitan Police. «Il n'y a aucune excuse pour de tels actes». Theresa May, ministre britannique de l'Intérieur. Mais selon le vice-Premier ministre Nick Clegg, « cette vague de violence gratuite observée depuis trois jours n'a absolument plus rien à voir avec la mort du jeune ». « Des gangs de jeunes criminels surmontant leurs disputes territoriales s'en sont pris à l'ennemi commun, la police, avec succès », a déclaré un responsable de la police londonienne. La ministre de l'Intérieur Theresa May a qualifié ces troubles « d'actes purement criminels » et a promis que les auteurs seront punis. « Il n'y a aucune excuse pour de tels actes », a-t-elle ajouté. Cependant, elle a écarté le recours à l'armée pour ramener le calme dans ces quartiers multiethniques de la capitale. Il faut souligner que cette vague de violence a déjà touché d'autres villes en l'occurrence Liverpool où des scènes similaires ont été enregistrées dans la nuit du lundi à mardi. La difficulté de la police à faire face aux émeutiers réside dans le fait qu'elle ne dispose pas de canon à eau pouvant les repousser. « La police britannique ne travaille pas avec des canons à eau, elle travaille avec l'appui des différentes communautés », a rappelé la ministre de l'Intérieur. Pour faire face à cette gigantesque violence, Scotland Yard, la police du Royaume-Uni, a annoncé avoir déployé 1 700 policiers supplémentaires. Elle a également précisé mardi avoir procédé à l'arrestation de 334 personnes depuis samedi dont 69 d'entre elles ont été mises en accusation concernant les incendies. Pas moins de 35 policiers ont été blessés depuis le week-end. Le Premier ministre David Cameron a dû écourter ses vacances en Toscane (Italie) pour rentrer à Londres. Il a tenu mardi une réunion d'urgence avec les services de secours et s'est également entretenu avec la ministre de l'Intérieur et le chef de la police d'après son cabinet. Selon les médias britanniques, la technologie est en partie responsable de ce qui se passe car ces jeunes impliqués dans les casses se contactent gratuitement via les réseaux sociaux. « Les émeutes de Tottenham ont été orchestrées par des adolescents appartenant à des gangs qui utilisent les dernières technologies des téléphones portables pour inciter à la violence », affirme le Telegraph. Si la vague de violence perdure, elle pourrait affaiblir le gouvernement de David Cameron à un an des Jeux Olympiques qu'organisera le Royaume-Uni. Car la réussite de ce grand rendez-vous sportif d'envergure mondiale est intrinsèquement liée à l'image du pays hôte.