Inaugurée en mai 2011, Archives du Maroc se mettra au service des pouvoirs publics et des citoyens. La mémoire de tous les Marocains y sera sauvegardée. Archives du Maroc fait partie de nos nouvelles institutions clés, depuis leur inauguration le 27 mai dernier à Rabat. Dans un premier temps, c'est l'ancienne bâtisse de la Bibliothèque nationale du royaume, située à proximité de la Faculté des lettres et des sciences humaines, qui abritera les locaux des Archives. Dirigée par l'historien Jamâa Baïda, l'institution est sous la tutelle du ministère de la Culture. L'idée est née suite aux recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), qui avait appelé dans son rapport final à la préservation des archives nationales et à la coordination de leur organisation entre tous les acteurs concernés, en plus de la promulgation d'une loi sur les conditions de leur préservation, les délais de l'ouverture de l'institution au public et les sanctions encourues en cas de détérioration des archives. C'est ainsi que le Conseil consultatif des droits de l'Homme de l'époque avait signé en novembre 2009 une convention de financement sur le programme d'accompagnement aux recommandations de l'IER en matière d'histoire, de mémoire et d'archives, avec le ministère de l'Economie et des finances et la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc. L'accès à la salle de consultation ne devrait pas être payant, à moins d'instituer une contribution symbolique pour une carte annuelle de lecteur. Le programme de financement d'un montant de huit millions d'euros inclut plusieurs activités, dont l'amélioration de l'accès à l'information, le classement, l'inventaire et la mise à disposition au public des archives de l'IER et du CNDH, la contribution à l'équipement de l'institution et l'appui à la mise en place des archives de la période 1956-1999. Le directeur d'Archives du Maroc précise que cette somme concerne les archives, l'histoire et la mémoire. « Il ne faut pas croire que ce budget débloqué par l'UE ne servira qu'à financer les archives. Seulement 19 % de ce montant y sera consacré », précise Jamâa Baïda et c'est le gouvernement marocain qui devra assurer la viabilité de l'institution. « Nous devrons ensuite lever des fonds pour continuer à garantir sa survie dans le temps », souligne encore le directeur des Archives. Il est important de savoir que ces archives seront à la fois au service des pouvoirs publics et des citoyens. Leur directeur affirme que l'accès à la salle de consultation ne devrait pas être payant, à moins d'instituer une contribution symbolique pour une carte annuelle de lecteur si cela devait être dicté par des motifs de sécurité et d'organisation. L'institution des archives et bel et bien sur les rails. Néanmoins, si les grands principes sont définis par la loi 69/99, il reste beaucoup à faire pour traduire ces principes en décrets d'application et en textes réglementaires. Dans l'agenda de Jamâa Baïda, plusieurs chantiers restent à mettre en place : statut du personnel, modalités de conservation des archives courantes et intermédiaires, procédures de tri, d'élimination et de versement des archives, modalités de communication des archives publiques aux usagers, de délivrance des copies et extraits certifiés conformes, ainsi que le transfert des fonds d'archives conservées actuellement à la Bibliothèque nationale… Le 24 août prochain se tiendra le premier Conseil d'administration d' Archives du Maroc et c'est à partir de là que les choses sérieuses vont commencer.