La capitale du Détroit a vécu une soirée mémorable à l'occasion de la Super coupe entre le LOSC et l'OM. Un festival de buts – neuf au total – et une course poursuite endiablée dont sont sortis vainqueur les Phocéens : 5 à 4. La fête aurait été totale si l'arbitre El Ahrech n'avait fait preuve d'excès de zèle. L'Olympique de Marseille a remporté, pour la deuxième année successive, la Super coupe, qui met aux prises le champion en titre et le vainqueur de la coupe de France. L'affiche était alléchante, surtout que les Lillois ont réussi le doublé cette saison et que l'OM était son dauphin en Ligue 1. Ça a été une folle soirée, pimentée par un festival offensif, qui a tenu en haleine 34 000 spectateurs du grand stade de Tanger et des millions de téléspectateurs. Le spectacle a montré la domination de Lille qui était presque assurée du titre jusqu'à la 80e minute (3-1) avant un dernier sursaut d'honneur de l'OM, qui est parvenue à inscrire quatre buts en 15 minutes, renversant la vapeur ! Les Marseillais, qui avaient pourtant débuté cette rencontre sur les chapeaux de roue, ont été cueillis à froid par des Lillois bien inspirés, ouvrant la marque, dès la 9e minute, par le milieu de terrain Florent Balmont sur un coup de pied arrêté (1-0). «On a joué un match fou. Le premier but de Lille était une faute d'inattention », a déclaré Didier Deschamps, l'entraîneur Marseillais lors de la conférence d'après match. Ensuite, le jeu s'est stabilisé en milieu de terrain, avec quelques contres de part et d'autres mais ils ont été stoppés par les deux gardiens. On retiendra cependant une belle reprise de la tête, à la 38e minute d'André Ayew, qui sera élu meilleur joueur du tournoi par la presse sportive, brillamment contrée par le gardien des Dogue, Léandreau. Après la mi-temps, Lille a maîtrisé la situation en doublant la mise par Hazard (57e). On pensait que les Lillois allaient s'envoler vers une victoire facile, synonyme d'un triplé, mais c'était sans compter sur la détermination des hommes de Deschamps qui lançèrent alors Kaboré et surtout J. Ayew. Après ce premier tournant du match, André Ayew a d'abord réduit le score (71e), avant que Sow, le meilleur buteur du championnat français ne creuse l'écart (72e). Lille pensait avoir fait le plus dur mais après avoir remplacé Payet et Hazard, le champion de France sombre complètement. Le second tournant du match est intervenu lorsque Morel a réduit la marque d'une belle frappe du gauche (87e), puis quand Rémy égalisait de la tête (88e). Mais le plus fou restait à venir ! Une faute dans la surface de Chedjou a offert un penalty à l'OM et laissait le LOSC à dix. André Ayew donna l'avantage à l'OM pour la première fois (90e), mais Basa égalisa à son tour de la tête dans un sursaut d'orgueil (90e+2). Finalement, J.Ayew se laissa tomber face à Pedretti et permettait à son frère André d'inscrire son second penalty, celui de la victoire, dans un stade en ébullition. L'arbitre El Ahrech a été sévère avec les Lillois qui ont, du coup, refusé de monter sur le podium. Amer : l'entraîneur des Nordistes Rudi Garcia n'a pas voulu s'attarder sur les fautes d'arbitrage. « Comme dans tous les matches, celui qui perd est toujours déçu mais il faut garder l'esprit positif. L'absence de quelques joueurs clés a eu un impact sur le rendement de l'équipe, bien qu'on ait fait une belle deuxième période. On est responsable de ce résultat, car on menait au score par 3 à 1 à la 80e minute et parce qu'on a laissé échapper la victoire et le trophée». Plus serein, Didier Deschamps expliqua cette victoire : « Malgré le deuxième but marqué en seconde période qui nous a rendu les choses difficiles, nous avons pu recoller au score et renverser la situation. Je suis satisfait du rendement de mes joueurs, notamment ceux recrutés au dernier mercato, comme Jeremy Morel. Ce match est bon pour la promotion du football français, vu qu'il a été retransmis par plusieurs pays».