Dans l'impasse, la question de la dette américaine doit être solutionnée avant le 3 août pour éviter un défaut de paiement. Derrière ce bras de fer entre Obama et les Républicains, l'élection présidentielle de 2012. Les approches pour solutionner la dette américaine n'arrivent toujours pas à fusionner entre démocrates et républicains. Un désaccord qui arrange ces derniers restant sur leur position : celle de relever le plafond de la dette de 1 000 milliards de dollars. Un montant suffisant pour tenir encore six mois, avant de trouver une solution plus durable au moment où se joueront les primaires républicaines en vue de l'élection de 2012. Au bord de l'exaspération, Barack Obama, qui propose d'augmenter les impôts et de réduire les dépenses publiques, s'est adressé lundi soir aux Américains dans un discours d'un quart d'heure. Il a rappelé la catastrophe que représenterait un défaut de paiement du Trésor si un compromis budgétaire n'était pas conclu avec les républicains. La crise économique qui en résulterait serait, dit-il, «entièrement provoquée par le dysfonctionnement politique à Washington». Pour Obama, qui veut visiblement jeter le discrédit sur le bilan des républicains sous l'ère George W. Bush, le problème de «l'endettement excessif du pays est l'aboutissement d'au moins dix ans de politique fiscale laxiste». Pour lui, «les dépenses excessives et les abaissements irresponsables d'impôts décidés sous George W. Bush» sont les principales causes de la crise historique que traverse le pays. Obama justifie l'explosion de l'endettement depuis son arrivée au pouvoir par «la nécessité de sauver l'Amérique d'une récession gravissime» post-crise mondiale. Mais le chef de l'exécutif américain prend aussi ses responsabilités. Il justifie l'explosion de l'endettement depuis son arrivée au pouvoir par «la nécessité de sauver l'Amérique d'une récession gravissime» post-crise mondiale. Alors pour Barack Obama, aujourd'hui plus qu'hier, l'heure est définitivement au compromis. Les deux partis n'arrivent toujours pas à rompre avec le dialogue de sourd. Pourtant, Barack Obama pourrait remettre en question ses propositions pour solutionner la dette en adoptant ce qu'il appelle «une approche équilibrée». A défaut de trouver un consensus avec les républicains, il s'est dit prêt à se rallier au plan proposé par le leader de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid. Ce dernier abandonne l'idée d'augmenter les impôts, tout en proposant un relèvement massif et immédiat du plafond de la dette, accompagné «d'économies» du même ordre. Mais cette approche est jugée insuffisante par John Boehner. Le président républicain de la Chambre des représentants dénonce le plan démocrate du Sénat, car à ses yeux, « les économies qu'il retient sont en trompe- l'œil ». John Boehner préfère son propre plan en deux temps, qui serait de relever d'abord le plafond de la dette d'un montant suffisant pour donner six mois de marge au Trésor, et qui s'accompagnerait par des réductions de dépenses d'un même montant. Cette solution engendrerait une seconde hausse du plafond au cours de l'hiver, qui serait rendu possible par d'autres réductions de crédits, identifiées par une commission bipartite. Le plan républicain déplaît aux démocrates car il les obligerait à voter des réductions de dépenses sociales en pleine campagne pour 2012. En insistant pour remettre à plus tard le débat sur la dette publique américaine, John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, joue la carte du Tea Party, un calcul politique dont il espère récolter les fruits lors des élections présidentielle et législatives de 2012. Le Parti républicain maintiendrait ainsi la question de la dette et des déficits au premier plan de l'actualité et forcerait les démocrates, en pleine année électorale, « à défendre des hausses d'impôts», selon Ron Bonjean, un ancien assistant parlementaire républicain au Congrès. «C'est le coup parfait», poursuit-il. Si les démocrates et Barack Obama s'opposent à la proposition républicaine, c'est qu'officiellement ils jugent qu'elle ne suffirait sans doute pas à éviter au pays un abaissement de sa note souveraine. Ils préfèrent plaider pour un relèvement du plafond d'endettement jusqu'en 2013, et ainsi éviter le débat durant la campagne.