Merck Sharp and Dohme (MSD), fabriquant du vaccin Gardasil, défend son produit qu'il qualifie de « grande avancée scientifique » contre le cancer du col de l'utérus. Depuis sa mise sur le marché national en 2007, 2 653 doses ont été vendues. Un chiffre jugé dérisoire par le laboratoire. La polémique enfle autour du vaccin Gardasil, utilisé en prévention du cancer du col de l'utérus. Les critiques fusent de toutes parts et en France, des médecins remettent en cause son efficacité, mais la réaction du laboratoire fabriquant Merck Sharp and Dohme (MSD) au Maroc ne s'est pas faite attendre. Le laboratoire pharmaceutique défend son produit : « Le Gardasil a fait l'objet de plus de dix ans d'études cliniques. Il est également très suivi par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et par les instances européennes qui soulignent dans leurs rapports que le ratio bénéfice/risque est favorable », affirme la pharmacienne responsable MSD-Maroc. « L'AFSSAPS dit clairement que le rapport bénéfice-risque du vaccin Le Gardasil reste favorable et proche du profil de sécurité d'emploi ». La pharmacienne responsable MSD Maroc Elle ajoute que « comme tous les nouveaux produits qui ont une Autorisation sur le marché (AMM) après 2005, date à laquelle la nouvelle réglementation européenne est entrée en vigueur, le Gardasil fait l'objet d'un Plan de gestion de risque (PGR) et tous les nouveaux médicaments ont ce PGR. Ceci ne veut pas dire qu'ils ne sont pas efficaces. Cette nouvelle mesure permet aux instances de contrôle de renforcer la surveillance et donc d'avoir un meilleur suivi, car ces instances analysent les effets indésirables et publient régulièrement leurs rapports pour informer les professionnels. le dernier rapport de l'AFSSAPS sur le Gardasil, du 12 juillet, l'agence dit clairement que le rapport bénéfice-risque du vaccin reste favorable et proche du profil de sécurité d'emploi ». Merck Sharp and Dohme (MSD)-Maroc assure également que « le profil de tolérance du vaccin est le même depuis qu'il a été mis sur le marché ». Mis en vente au Maroc en 2007, le Gardasil n'est pas à la portée de tout le monde, puisqu'il est vendu en pharmacie à 1 520 DH la dose. Depuis cette date, 2 653 doses ont été vendues, un chiffre jugé dérisoire par le laboratoire. Par la voix de sa pharmacienne responsable, MSD-Maroc touche un marché réduit, celui du secteur privé, puisque « le gouvernement marocain n'a pas établi de plan de vaccination pour la prévention du cancer du col de l'utérus ». A noter que le Gardasil n'est pas remboursé par l'Assurance maladie obligatoire (AMO). Pour rappel, l'affaire Gardasil a pris de l'ampleur lorsque des médecins français ont adressé à leur ministre de la Santé, Xavier Bertrand, une lettre dans laquelle ils soulignent que « le taux d'efficacité du vaccin contre les lésions de haut grade dues à tous les papillomavirus humains (HPV, virus responsable du cancer du col de l'utérus) dans la population en intention de traiter(porteuse ou non du virus), n'aurait pas été démontré, et le taux d'efficacité dans la population «per protocole » (vaccinée avant d'avoir été en contact avec le virus), ne serait pas significatif ». MSD-Maroc rétorque à ses détracteurs que « le Gardasil est un vaccin qui a beaucoup de bénéfices. C'est une avancée extraordinaire sur le plan scientifique. Nous n'avons jamais pensé pouvoir réussir un vaccin pour prévenir le cancer du col de l'utérus et aujourd'hui, c'est possible grâce au Gardasil. Il permet de sauver des vies ». Mais ses victimes ne voient pas les choses de cet œil. A ce jour, deux plaintes ont été déposées contre le laboratoire fabriquant en France par deux jeunes filles, de 16 et 20 ans, le 8 juillet dernier, auprès de la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Lyon. Elles se disent victimes de graves effets secondaires du Le Gardasil, indiquait leur avocat, cité par le Monde : « Crises de paralysie imprévisibles, maux de tête et douleurs abdominales insoutenables… ». Les deux plaignantes souffrent des mêmes troubles. Ces deux jeunes filles réclament « indemnisation et réparation du préjudice subi ».