Le Gardasil, vaccin utilisé en prévention du cancer du col de l'utérus, suscite une vive polémique en France. Le Centre de pharmacovigilance au Maroc dit suivre cette affaire de très près. Eclairage. Gardasil, un vaccin utilisé en prévention du cancer du col de l'utérus fait ces jours-ci l'objet d'une grande polémique en France. Décrié par un collectif de médecins français, c'est son efficacité qui est remise aujourd'hui en doute. Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, les professionnels de la santé soulignent que le taux d'efficacité du vaccin contre les lésions de haut grade dues à tous les papillomavirus humains (HPV, virus responsable du cancer du col de l'utérus) dans la population «en intention de traiter» (porteuse ou non du virus), n'aurait pas été démontré, et le taux d'efficacité dans la population «per protocole (vaccinée avant d'avoir été en contact avec le virus), ne serait pas significatif », rapporte la presse française. Le vaccin, développé par Merck Sharp and Dohme (MSD), est également commercialisé au Maroc depuis novembre 2007. A cette époque, une campagne de communication de grande envergure a été lancée pour encourager notamment les mères à administrer ce vaccin à leurs filles. Le prix de celui-ci n'est pas à la portée de tout le monde, puisqu'il est vendu dans les pharmacies d'officines à 1 520 DH la dose. A noter que le Gardasil s'administre par voie intramusculaire à raison de trois doses, ce qui représente un total de 4 560 DH. En France, près de 1,5 million de jeunes femmes âgées de 13 à 26 ans ont reçu au moins une dose de ce vaccin. Au Maroc, on ne dispose pas de chiffres sur le taux d'administration du vaccin. Contactés par la rédaction dans ce sens, les dirigeants du laboratoire fabriquant sont restés injoignables. Dans l'Hexagone, la contestation prend de l'ampleur surtout après que deux jeunes filles de 16 et 20 ans ont saisi le 8 juillet dernier la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Lyon. Leur avocat, cité par Le Monde, a déclaré qu'elles se disent victimes de graves effets secondaires du Gardasil: « Crises de paralysie imprévisibles, maux de tête et douleurs abdominales insoutenables… ». Les deux plaignantes souffrent des mêmes troubles et exigent donc indemnisation. Plusieurs autres demandes d'indemnisations vont être déposées : « Environ cinq ou six, dans toute la France métropolitaine », ajoute l'avocat des victimes. A noter que le vaccin fait l'objet de surveillance renforcée par l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Cette instance précise sur son site que «Gardasil fait l'objet d'un plan de gestion de risque (PGR)». Le suivi est réalisé par le Centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux. Le troisième bilan du PGR, publié juillet 2011, fait état de « 1 700 notifications d'effets indésirables jusqu'à fin décembre 2010, dont près de 82 % sont bénins et transitoires avec une prédominance de douleurs au site d'injection, fièvres, éruption de type urticaire et syncopes vaso vagales ». S'y ajoutent quelques effets indésirables graves avec hospitalisation. Cependant, rassure l'Afssaps, « le rapport bénéfice-risque du vaccin Gardasil reste favorable et proche du profil de sécurité d'emploi ». Aux Etats-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) notent que la vaccination par le Gardasil a été suivie de près de 1 500 effets indésirables considérés comme graves, sur 35 millions de doses distribuées sans que les CDC puissent établir une relation causale entre vaccination et effets indésirables. Le Centre national de pharmacovigilance affirme que ses experts suivent de très près le produit : «Le Conseil national de pharmacovigilance n'a pas encore pris de décision par rapport à ce vaccin. Tout simplement, parce que nous travaillons en réseau avec les Centres internationaux de pharmacovigilance. Le troisième bilan du plan de gestion de risque (PGR), réalisé par l'AFSSAPS reste favorable et rassurant», souligne le centre dans une déclaration au Soir échos avant d'ajouter que «Ce rapport note entre autres que le nombre total de manifestations auto-immunes recueillies (démyélinisations aiguës centrales, arthrites, lupus érythémateux systémique, thyroïdite, diabète insulino-dépendant et thrombopénies) reste faible et inférieur à celui attendu dans la population générale sur la base des données d'incidence et de prévalence disponibles. L'analyse de chaque cas déclaré n'a pas permis d'établir un lien de causalité entre la vaccination et les complications observées». Le troisième bilan du plan de gestion de risque (PGR), réalisé par l'AFSSAPS reste favorable et rassurant», souligne le centre dans une déclaration au Soir échos avant d'ajouter que «Ce rapport note entre autres que le nombre total de manifestations auto-immunes recueillies (démyélinisations aiguës centrales, arthrites, lupus érythémateux systémique, thyroïdite, diabète insulino-dépendant et thrombopénies) reste faible et inférieur à celui attendu dans la population générale sur la base des données d'incidence et de prévalence disponibles. L'analyse de chaque cas déclaré n'a pas permis d'établir un lien de causalité entre la vaccination et les complications observées».