L'ADA vient d'annoncer les résultats de la 3e tranche de partenariat public-privé autour des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Le nombre de projets attribués s'élève à 256. La liste des projets attribués est publiée sur le site de l'agence. Après 15 mois de travail, l'Agence pour le développement agricole (ADA) dévoile les résultats de la 3e tranche de partenariat public-privé (PPP) autour des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Cette 3e tranche a porté sur 21 240 ha, 12 000 ha relevant des terres agricoles louées par la direction des domaines sous forme de location courte durée, 7 143 ha correspondant aux reliquats des terres qui ont été gérées par Sodea-Sogeta et enfin 1 670 ha sont des terres exploitées par les établissements de formation agricole, les Ormva et l'Inra. Les terres Sodea-Sogeta qui étaient très prépondérantes dans la 1ère et la 2e tranche deviennent moins importantes dans la troisième, mais également dans les opérations futures. Les 21 000 ha ont été répartis sur 290 projets entre grands, moyens et petits projets. «Le processus de sélection a été long par rapport aux deux tranches précédentes. Depuis le démarrage de l'opération en mars 2010 et jusqu'à la sélection finale 15 mois se sont écoulés. Ainsi, sur les 2 950 cahiers des charges retirés, 1 929 offres ont été déposées, soit 65% des retraits. En effet, cette 3e tranche a suscité un grand intérêt et a enregistré un nombre de candidatures plus élevé que les tranches précédentes», indique Ahmed Hajjaji, directeur général de l'agence. L'examen de la conformité des candidatures a été assuré par trois commissions multidisciplinaires relevant des ministères de l'Agriculture, l'Intérieur, l'Economie et des Finances et de l'Industrie. Cette fois-ci, le barème d'évaluation a connu l'introduction pour la première fois du critère de l'agrégation. «Nous demandons aux investisseurs de se constituer en agrégateurs pour encadrer les agriculteurs avoisinants et les résultats ont été au niveau des attentes. Le candidat qui présente un projet d'agrégation s'est vu attribué 25 points pour les grands projets et 10 points pour les moyens projets. Pour ce qui est des petits projets l'agrégation n'a pas été exigée», insiste A. Hajjaji. Les autres critères de sélection ont concerné la cohérence des projets au niveau économique, technique et social, l'emploi, l'introduction des nouvelles technologies et le degré d''intégration au niveau de la collecte, la valorisation, la commercialisation, l'export et le réseau de distribution. En effet, «Après l'avènement du Plan Maroc Vert, nous ne sommes plus préoccupés de la production, aujourd'hui, notre grand défi est celui de la transformation et de la commercialisation», ajoute A.Hajjaji. Au final, 60 candidats ont été retenus pour les grands projets agricoles, 118 pour les moyens et 78 pour les petits. Et à l'encontre des deux premières tranches, la participation étrangère a été très faible avec 60 candidatures avec seulement 4 retenues, dont 3 espagnols et un italien. «Le nombre faible des attributaires étrangers prouve le haut niveau de la participation marocaine dans la mesure où les critères de sélection ont été très sévères», précise le directeur de l'agence. Par secteur d'activité des soumissionnaires retenus, 46 % d'entre eux opèrent déjà dans l'agriculture, 17 % sont des agroindustriels et 38 % non agricoles. En outre, 30 % des soumissionnaires sont des personnes morales, 18 % des entrepreneurs, 11 % des agriculteurs et 35% des cadres supérieurs. L'opération a également suscité l'intérêt des jeunes puisque pour la première fois 49 % des soumissionnaires ont moins de 40 ans. «Aujourd'hui, l'agriculture arrive à mobiliser des personnes qui n'ont pas de relation avec le secteur. Et c'est cela qui va développer le secteur», se félicite A. Hajjaji. Les prix des terres louées ont été fixés entre 3 000 DH à 4 000 DH /Ha en se basant ainsi sur les prix en vigueur dans chaque région, lequel prix bénéficiera de 20 % de réduction. Le budget total des investissements pour cette tranche est de 10 MMDH, dont 52 % pour les investissements agricoles et 42 % pour les agro industriels. Elle permettra ainsi la création de près de 24 500 mille emplois. Autre élément nouveau, l'apparition de l'agro-tourisme avec 3 projets d'un montant d'investissement de près de 175 millions DH. Par secteur d'investissement, le secteur olivier vient en tête des projets retenus avec 78 projets suivis des agrumes. Dans la filière animale, la production laitière s'accapare de 14 projets, contre 11 pour l'aviculture et 10 pour les viandes rouges bovines. Notons à ce stade que le choix de la vocation revient aux opérateurs, le rôle de l'agence se limite au conseil et l'accompagnement.