Benkirane continue de pratiquer son sport favori : faire des déclarations à l'emporte-pièce pour ensuite se ressaisir. Benkirane est encore une fois à la une de l'actualité. Ses déclarations au Financial Times mettant en doute la version officielle sur le taux de participation en sont la cause. Le secrétaire général du PJD l'estime « probablement aux alentours de 50% ». Des propos qui ont suscité des remous au sein même de la direction de la Lampe. Son secrétariat général a tenu, hier, une réunion consacrée à cette question. «Il se croit le porte-parole officiel du parti et la seule personne habilitée à prendre des décisions. Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, est un habitué des déclarations à l'emporte-pièce. Et ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il fait ce genre de déclarations intempestives et ensuite il se rétracte », nous confie, sous couvert d'anonymat, un cadre PJDiste, fin connaisseur du tempérament versatile du patron des islamistes. En effet, dans l'après-midi du lundi, Benkirane s'est fendu d'un communiqué dans lequel il a complètement renié ses déclarations au quotidien britannique, avançant que « le taux de participation officiel de 73% est réaliste puisqu'il s'agit de referendum et non d'élections communales ou législatives ». Un score que le secrétaire général attribue également à « la forte mobilisation des partis, y compris le PJD, en faveur du projet de la Constitution » et au fait qu'« aucune instance n'a fait campagne pour le non ». Quant à ses déclarations au Financial Times, Benkirane évite, tout simplement, de les commenter, soulignant que le taux de participation de 50% est « suffisant pour admettre la Constitution et poursuivre le combat contre la prévarication». Et de conclure qu'il est «convaincu que contester la Constitution est une perte de temps». Et ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il fait ce genre de déclarations intempestives et ensuite il se rétracte », nous confie, sous couvert d'anonymat, un cadre PJDiste, fin connaisseur du tempérament versatile du patron des islamistes. En effet, dans l'après-midi du lundi, Benkirane s'est fendu d'un communiqué dans lequel il a complètement renié ses déclarations au quotidien britannique, avançant que « le taux de participation officiel de 73% est réaliste puisqu'il s'agit de referendum et non d'élections communales ou législatives ». Un score que le secrétaire général attribue également à « la forte mobilisation des partis, y compris le PJD, en faveur du projet de la Constitution » et au fait qu'« aucune instance n'a fait campagne pour le non ». Quant à ses déclarations au Financial Times, Benkirane évite, tout simplement, de les commenter, soulignant que le taux de participation de 50% est « suffisant pour admettre la Constitution et poursuivre le combat contre la prévarication». Et de conclure qu'il est «convaincu que contester la Constitution est une perte de temps». « Déclarer et ensuite se rétracter » est une marque déposée de l'homme. Difficile d'établir une liste exhaustive de ses « prouesses », mais l'actualité en retient quelques -unes : en 2009, dans l'affaire du compte spécial pour Gaza ouvert par le PJD avant le roi, la bourde lui avait valu de sévères réprimandes de la part de la majorité de la classe politique y compris le Premier ministre Abbas El Fassi. Face à cette levée de boucliers, Abdelilah Benkirane a été contraint d'exprimer des excuses au roi. En 2011, en pleine guerre médiatique contre le PAM, il a traité Ilias El Omari de nom d' oiseau. Quelques jours plus tard, il se réconcilie à Marrakech avec l'homme de confiance de Fouad Ali El Himma. La dernière de ses sorties remonte à la campagne référendaire où, lors d'un meeting à Témara, il s'est moqué du caractère de la langue amazighe avant de présenter, encore une fois, des excuses. Ce tempérament versatile et les déclarations à l'emporte -pièce du secrétaire général du PJD ne nuisent-ils pas à ses chances d'occuper la présidence du gouvernement ? « Il n'en est pas question. L'opposition à cette option sera vive au sein du parti plus qu'ailleurs. Compte tenu de son passé de militant, nous sommes indulgents avec lui et nous supportons ses écarts de langage, mais je pense que les citoyens marocains n'auront pas la même attitude que les membres du PJD », explique un cadre de la Lampe. De son côté, Mohamed Darif souligne que « ce genre de prise de positions venant de Benkirane n'est pas nouveau ». Le politologue évite de répondre à notre question, craignant qu'elle serve à alimenter une campagne contre Benkirane. En revanche, il rappelle que l'article 47 de la nouvelle Constitution laisse toute la latitude au roi de « nommer le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections et il n'a pas spécifié qu'il s'agit en premier lieu du secrétaire général ». Il est probable que les écarts de langage de Benkirane puissent porter préjudice à son ambition déclarée de succéder à Abbas El Fassi. En revanche, sa mainmise sur l'appareil du parti devrait continuer tant qu'il a le ferme soutien du MUR.