«Le ministère de l'Intérieur a exagéré le taux de participation au référendum du 1er juillet», dixit Abdelilah Benkirane, le secrétaire générale du Parti justice et développement (PJD). Dans une sortie sur les colonnes du quotidien britannique Financial Times (FT), le leader islamiste estime que «l'affluence dans les bureaux aura été à 50%». L'Intérieur de son côté avait annoncé un taux de participation de 73.46%. A.Benkirane confirme réitère ces déclarations pour nos confrères d'Assabah. Dans l'édition du lundi 4 juin, il affirme : «Il existe des incohérences dans les chiffres de participation déclarés dans certaines régions». Le chef de fil des islamistes marocains explique ces situations par «la volonté de certains représentants de l'autorité locale de montrer que les régions où ils officient sont sous leur contrôle et connaissent une importante participation». Pour A . Benkirane, ces dépassements «ne remettent pas pour autant le résultat du référendum». Devant l'onde de choc de ces déclarations, le SG du PJD tente de se rétracter et nit avoir en remis en cause le taux de participation. Nous avons essayé de contacter M. Benkirane pour en savoir plus mais il est resté injoignable. Dans l'interview accordée au FT, A. Benkirane lie le déficit démocratique au Maroc avec la gouvernance économique : «le manque de démocratie fait que l'argent public n'est pas orienté vers le développement. Au contraire, il a permit l'accumulation de nouvelles fortunes par des gens proche des cercles de pouvoir». Avant d'ajouter que «la nouvelle constitution constitue une dernière chance pour le Maroc afin d'éviter la zone de turbulence». --- Benkirane, sapeur pompier! Par ses sortis médiatiques et ses discours dans les meetings de son parti souvent au contenu populiste, A. Benkirane est la star incontournable de la campagne référendaire. Du Tifinagh au mouvement 20 février, en passant par sa victoire pour imposer l'islam comme religion de l'Etat, ses vidéos font un tabac sur le net. Pour FT, il décortique son engagement dans la campagne : «Au Maroc, le feu a pris dans les vêtements et on a travaillé ardemment pour que les flammes ne touchent pas l'Etat lui-même».