Le Parti de la justice et du développement a affirmé, encore une fois, dans un communiqué, que les attentats terroristes du 16 mai ont été exploités contre lui. Les islamistes réagissent au communiqué du ministère de l'Intérieur sur les attentats terroristes du 16 mai. Le Parti de la justice et du développement (PJD) a dénoncé, mercredi 6 octobre, ce qu'il a qualifié de «discours accusateur» du département de Taib Cherkaoui. Le ministère de l'Intérieur avait sommé le PJD, dans un communiqué rendu public mardi 28 septembre dernier, de choisir son camp dans la lutte antiterroriste. Le parti dirigé par Abdelilah Benkirane a réitéré, dans un communiqué, à l'issue d'une réunion du secrétariat général de ce parti tenue mercredi, «sa condamnation de toutes les formes du terrorisme, quelles qu'en soient la position et la qualité des personnes ayant commis les actes terroristes». Le parti islamiste affirme que c'est dans ce cadre qu'est intervenue l'interrogation formulée par le secrétaire général du PJD sur les auteurs des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca lors d'un congrès récent de l'Association des conseillers communaux du parti islamiste. Le secrétariat général du PJD indique, dans son communiqué, que cette interrogation se justifie par le fait «que ces attentats terroristes ont été exploités contre le PJD et qu'ils sont toujours évoqués par certains pour s'attaquer au PJD». Dans le même esprit, le parti islamiste «dénonce le discours accusateur du ministère de l'Intérieur contenu dans certains paragraphes de son communiqué», précisant qu'un «discours de ce genre n'induirait plus jamais personne en erreur». L'affirmation par Abdelilah Benkirane, samedi 25 septembre, que «l'Etat n'a pas encore révélé l'identité des commanditaires des attentats du 16 mai», n'avait pas laissé le ministère de l'Intérieur indifférent. Le département de Taib Cherkaoui avait souligné, mardi 28 septembre dernier, que «ce genre de déclaration, qui intervient dans une conjoncture où notre pays fait face à nombre de défis, ne peut qu'embrouiller les efforts déployés par notre pays face à ces défis», ajoutant que ce genre de comportement «sous-estime l'intelligence des Marocains et ne respecte pas leur sentiment national, particulièrement celui des familles des martyrs et des victimes de cet acte terroriste». Le ministère de l'Intérieur s'était aussi étonné que les déclarations de M. Benkirane interviennent sept ans après que le Maroc ait clos officiellement cette affaire. Le communiqué du ministère de l'Intérieur a aussi rappelé au chef de file des islamistes du PJD qu'il devrait clarifier son positionnement dans le dossier de la lutte contre le terrorisme qui fait l'unanimité de la Nation. «Si l'Etat, avec toutes ses institutions et ses composantes, a accompli son devoir dans cette affaire, il appartient à ceux qui ont encore des doutes sur ce sujet d'assumer leur entière responsabilité devant l'opinion publique nationale et de choisir publiquement et en toute clarté leur camp, au lieu d'entretenir la suspicion. Ils doivent également adhérer totalement au consensus national qui condamne le terrorisme sous toutes ses formes, et quelles que soient la qualité et la position de ses auteurs», avait précisé le communiqué de l'Intérieur.