La fronde se précise au Parti de la justice et du développement (PJD). Une lettre appelant à la démission du secrétaire général Abdelilah Benkirane circule entre les membres du Conseil national. Benkirane paiera-t-il sa décision de la non-participation aux manifestations des 2O février et mars ? Abdessamad Sekkal, membre du Conseil national du PJD est un des signataires de cette lettre qui pointe «les irrégularités » dans la gestion des affaires du parti par le secrétaire général. La lettre aurait déjà réuni plusieurs signatures. Abdelilah Benkirane « prend des décisions au nom du parti, sans concertation avec ses organes», affirme Abdessamd Sekkal, dans une déclaration à Lakome.com. Toutefois Il n'a pas voulu communiquer le nombre des signatures qu'il a recueilli jusqu'à présent : « Je préfère attendre la réunion du Conseil national pour l'annoncer ». « La décision de ne pas participer aux manifestations du 20 février a été votée par le secrétariat général et la décision n'a pas été prise par le secrétaire général. Neuf membres ont voté contre la participation et les autres se sont abstenus ou n'étaient pas présents », affirme Mostapha Khalfi, un des cadres du parti et directeur du Journal Attajdid. Pour le 20 février, le secrétaire général a fait des déclarations avant le vote, dénonce Abdessamad Sekkal qui ajoute : « Il récidive en annonçant que le parti ne participera pas aux manifestations du 20 mars ». En effet Abdelilah Benkirane a donné une déclaration au quotidien Akhbar Al Yaoum le vendredi 11 mars 2011 où il déclare que son parti ne participera pas aux manifestations de dimanche prochain. Et cette fois, aucune réunion n'a été tenue par le bureau politique du parti. « J'ai déclaré que nous n'avons pas participé le 20 février, donc c'est tout à fait logique de ne pas changer d'avis en l'espace d'un mois. C'est notre position et nous resterons de cet avis », confirme Abdelilah Benkirane dans une déclaration à Lakome.com. Selon lui, sa formation est réformiste, et elle a choisi de demander des réformes en parallèle du mouvement du 20 février. « Je n'ai jamais appelé au boycott des manifestations du mouvement du 20 février, ni organisé des contre-manifestations. Sauf qu'on ne pourra pas participer à des manifestations que nous n'avons pas préparé », insiste-t-il. Abdessamd Sekkal annonce que l'objectif de cette lettre est de préparer les membres du Conseil national à la prochaine réunion du 26 mars. Et si les deux tiers des membres signent ce document, Abdelilah Benkirane devra quitter la direction du parti islamiste. Les contestataires restent confiants, Benkirane aussi. Affaire à suivre… Photo: Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et développement.