Face aux prix exorbitants du mètre carré dans certains quartiers, de plus en plus de personnes se tournent vers le centre-ville, très recherché pour son architecture ancienne et ses appartements Art déco. Le centre-ville est l'un des quartiers historiques les plus riches sur le plan architectural à Casablanca. Il rassemble les plus beaux immeubles de la ville, construits pour la plupart dans les années 1920, 30 et 40. Des appartements anciens avec terrasse, cheminée et parquet, comportant de jolies moulures sur la façade et de très beaux volumes à l'intérieur, souvent agrémentés d'entrées en zélliges anciens, d'escaliers en marbre, boîtes aux lettres en bois ciré et de plafonniers en pâte de verre, derrière de lourdes portes en fer forgé ciselé. Pour Abdellaziz Benjelloun, directeur d'une agence immobilière spécialisée dans l'art déco, «investir dans l'immobilier ancien peut être rentable puisque c'est un excellent investissement à court et/ou à long terme. Très actif et dynamique, le centre-ville est en train de prendre de la valeur. D'ailleurs, le marché des logements anciens se porte très bien, avec une demande toujours supérieure à l'offre» dévoile-t-il. Question prix, «les appartements varient en fonction de plusieurs facteurs : leur emplacement, leur orientation, la qualité de la construction, l'étage auquel il se trouve, la surface, la terrasse, etc.» développe l'agent immobilier. De plus, le locataire se retrouvera à proximité des lieux commerciaux, des moyens de transport en commun, des écoles, des cafés, des cinémas et restaurants, mais aussi des administrations publiques et/ou privées, comme les banques, la Poste, la wilaya ou encore les consulats, le tout pour des prix attractifs, sachant que «le prix du mètre carré varie entre 6 000 et 8 000 DH», témoigne encore Abdellaziz Benjelloun. «On atteint 6 500 à 7 000 DH sur le Bd Mohammed V, contre 7 500 à 8 000 DH le m² à Mers Sultan». Les vieux immeubles de la capitale économique offrent donc de nombreux avantages en plus de la beauté de leur architecture et de l'intelligence de leur conception, sachant qu'ils coûtent souvent moins cher que du neuf. Leur seul inconvénient réside dans le fait qu'ils nécessiteront des travaux plus ou moins importants à plus ou moins long terme, mais n'est-ce pas également l'apanage des nouvelles constructions, élevées à la va-vite, aux finitions souvent douteuses ? Pour cet habitant de Derb Omar, «le centre-ville est l'un des coins les plus prisés de la ville, on y trouve des appartements très anciens aux prix généralement abordables, mais les logements anciens n'ont pas que des avantages. Parfois on trouve des immeubles mal entretenus sans syndic, ni ascenseurs – quand il y en a – ils sont régulièrement en panne». Mais à nouveau, ce genre de dysfonctionnement ne concerne pas que les immeubles anciens. Le boulevard MohammedV, artère très commerçante, est bordé d'immeubles construits dans les années 1930, pleins de charme et d'inspirations européennes et orientales. Sur les murs de cette avenue qui fut très à la mode dans les années 1920, les zelliges multicolores dont elle a été décorée attestent la part importante qu'eurent les artisans marocains dans l'édification des immeubles conçus par les Français. Malheureusement, faute de moyens ou tout simplement d'envie de conserver ce patrimoine magnifique, beaucoup d'immeubles sont laissés à l'abandon, à l'image de la gigantesque ruine de l'hôtel Lincoln, face au Marché Central, qui s'effrite au fil des ans, sans que ça n'ait l'air de déranger les pouvoirs publics… «Avec l'arrivée du tramway, il faudra s'attendre à une hausse des prix de l'immobilier sur ce boulevard casablancais», atteste encore l'agent immobilier, qui prévoit une hausse du prix du mètre carré pouvant atteindre les 10 000 DH.