Le Conseil national d'appui au Mouvement du 20 février tiendra, samedi 11 juin à Rabat, sa troisième assemblée générale. Il est question de présenter un rapport d'activités et de soulever les difficultés. Le Conseil national d'appui au Mouvement du 20 février (CNAM20) est loin d'être satisfait. Sa volonté semble dépasser de loin ses moyens. « Le CNAM20 tente du mieux qu'il peut d'accomplir sa mission de soutien aux jeunes. Mais nous souffrons de plusieurs faiblesses qui ne nous permettent pas réellement de réaliser nos vœux », déclare Mohamed El Aouni, coordinateur du CNAM20. A l'occasion de sa troisième assemblée générale, il a établi le diagnostic de la situation actuelle, dans un rapport qu'il a présenté. « Pour nous, les sources de financement sont un réel handicap, car nous nous retrouvons souvent contraints de faire marche arrière dès que nous dressons les estimations du coût de nos actions », regrette ce responsable. « Nous n'avons même pas de quoi nous procurer des mégaphones, notre visite au centre de Témara s'est réduite à quelques membres alors que les jeunes du Mouvement du 20 février étaient très nombreux à vouloir y participer », déplore Mohamed El Aouni, soulignant ainsi que le transport demeure parmi les plus grandes faiblesses du CNAM20. « Les coordinations du Mouvement ne peuvent pas se réunir parce qu'elles n'ont pas de quoi assurer le déplacement de leurs membres d'une ville à l'autre », insiste-t-il. Un combat et des coûts Près de 80 coordinations à travers le pays s'activent en n'utilisant que les moyens du bord. « Nos fonds, ce sont les cotisations des cent organismes adhérant à notre Conseil national, que chacun paie 500 DH à quelques exceptions près, puisque certains n'arrivent pas à s'acquitter de cette somme », indique le coordinateur. Et de préciser que certains membres apportent des aides en nature, alors que d'autres prennent en charge l'impression et la confection des banderoles pour les marches. « Nos membres ne sont pas riches et nous n'avons pas une mine d'or, contrairement à ce que font croire certains dans le seul but de nous attaquer et de saboter nos actions », fait-il remarquer. « Nous ne pourrions certainement pas comparer nos dépenses à celles qui pourraient atteindre plusieurs millions de dirhams investis par les services de sécurité pour surveiller et museler le Mouvement du 20 février ». Des marches en vue… « Lutte continue pour une Constitution démocratique », c'est le mot d'ordre de l'assemblée générale que tient, ce samedi le Conseil national d'appui au Mouvement du 20 février. Après le retrait de trois membres de ce dernier – le CNI, le PADS et la CDT – de la réunion du Mécanisme du suivi du projet de la Constitution mardi dernier, le CNAM20 ne cache pas son scepticisme quant au projet de cette nouvelle Constitution. « Nous ne cessons de le rappeler : la Constitution doit répondre aux attentes des jeunes. Ce texte ne doit pas être imposé par une partie supérieure. La Commission de révision est malheureusement unilatérale », regrette ce coordinateur du CNAM20. Pour ce Conseil, il est de plus en plus urgent que la Commission d'Abdellatif Mennouni ouvre un dialogue, un débat national et permette un échange fructueux pour que la Constitution soit celle de tous. Dans l'attente que cette réclamation fasse des échos, les coordinations du Mouvement du 20 février continuent d'établir leurs agendas pour les prochaines démarches. La coordination de Rabat a décidé, mercredi soir, d'organiser une campagne de mobilisation à El Youssoufia-Takaddoum ce dimanche 12 juin à 18h. Une marche populaire pacifique est prévue le dimanche suivant dans les quartiers d'El Youssoufia. Une troisième marche est prévue le 26 juin sur la place Bab El Had.