Le 9/03/2011, le roi Mohamed VI prononçait un discours où il annonçait la nécessité de procéder à une « profonde » réforme constitutionnelle dont il a déterminé les contours et fixé les limites. Le 10/03/2011, le souverain procédait à la mise en place de la Commission consultative de la révision de la constitution dont la majorité des membres fait partie de « intelligentsia silencieuse » alors que le reste est constitué par des makhzanéens pur jus et « recyclable » à satiété et au lourd « passif » comme c'est le cas de Harzeni, Yazami, Saaf, Sasson, et consorts. Le 13/03/20011, répression, à Casablanca, d'une manifestation à laquelle avait appelé le Mouvement du 20 février. Le 15/O3/20/11 à Khouribga démantèlement très violent par la police d'un sit-in tenu, depuis un mois, par les enfants des retraités de l'OCP qui demandaient à être recrutés en remplacements de leurs parents, conformément à l'article six du code minier de cette première entreprise du pays.Les « autorités », et sans la moindre hésitation, incriminèrent l'organisation islamiste « El Adl Wa Al Ihssane » « Le Minaret est tombé, pendez le coiffeur » ! La ficelle est très grosse, la formation de cheikh Yassine est de nature pacifiste et n'avait aucun intérêt à recourir à la violence. Les commanditaires de ces répressions se sont tout simplement trompés d'adresse. Plus, ils ont rendu service à cette formation. Ainsi, dans un communiqué, les composantes politiques et civiles formant le « Comité National d'Appui au Mouvement » du 20 février ont dénoncé les accusations des autorités et insisté sur la solidarité entre tous les courants politiques qui apportent leur soutien aux revendications légitimes du peuple marocain. « Les accusations contre Al Adl Wal Ihssane sont des tentatives désespérées pour créer des dissensions au sein du mouvement. Adl Wal Ihssane est une partie des courants qui soutiennent ce mouvement. Ces accusations nous concernent tous. Accuser un courant ou un autre ne peut légitimer les violences policières poursuit le CNAM qui relève que les régimes tunisien et égyptien ont utilisé la même tactique sans succès ». Question : qui est derrière ces violences et qui intérêt à jeter de l'huile sur le feu et dans quels buts? La libération d'El Mou3tassim et de ses quatre compagnons exclut qu'elles aient été avalisées par le souverain. Incontestablement, ceux qui sont contre toute ouverture politique qui déboucherait sur une évolution de la monarchie, sur une réelle démocratisation du régime, sur un état économique garanti par une justice indépendante où le privilège cesserait d'être un droit et le droit un privilège. Autant de ruptures qui hypothéqueront leurs intérêts économiques, financiers et politiques. En essayant de mettre le pays à feu et à sang, juste après le discours royal- le timing n'étant dû au hasard-, ces apprentis sorciers ont voulu, en faisant étalage de leur pouvoir de nuisance, adresser un avertissement, plus, une mise en demeure, non seulement aux militants du Mouvement du 20 février mais aussi et surtout au monarque lui-même. Véritable et ignoble chantage. Mais, là aussi,ces « baltagias » ont péché par bêtise car par leur recours à l'intimidation, au chantage et à la répression tous azimuts, ils n'ont fait que resserré encore plus les rangs du Mouvement du 20 février à qui ils ont fait gagner l'adhésion de nouvelles couches sociales, à savoir celles, entre autres, des prolétaires- les ouvriers de l'office- et du lumpen prolétariat. De même qu'en poussant Mohamed VI dans ses retranchements, ils l'ont astreint , soit à aller de l'avant et entrer en conflit avec ces forces conservatrices, soit à faire marche arrière et se voir désavoué par le peuple. Et là on n'entendra plus la Rue scander : « نريد اصلاح النطام » (1), mais « نريد تغيير النطام » (2). 1-Nous voulons réformer le régime 2-Nous voulons changer le régime