Les syndicats dénoncent l'intervention musclée des forces de l'ordre contre la «Marche de la colère des médecins». Les syndicats de la santé (CDT, FDT, UGTM et UNTM) viennent de dénoncer vivement, dans un communiqué, l'usage de la matraque contre les médecins qui ont organisé mercredi une marche pacifique baptisée « Marche de la colère ». «Les professionnels du secteur ont été nombreux à répondre à l'appel. Les policiers aussi». Un témoin sur Facebook. Selon ces centrales syndicales, l'intervention musclée des forces de l'ordre a fait plusieurs blessés parmi les manifestants, qui protestaient contre la situation du secteur de la santé, devenue, selon eux, « catastrophique ». « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Les manifestations et les sit-in de protestation pacifiques sont des moyens d'expression et font partie des droits humains fondamentaux à respecter », souligne les syndicats qui réitèrent leur rejet de l'usage de la violence pour disperser les manifestants, considéré comme une approche en déphasage avec la dynamique que connaît actuellement le pays. Par ailleurs, l'ODT (Organisation démocratique du travail) a publié un communiqué dans lequel elle impute au ministère de tutelle « la responsabilité des conséquences de la situation actuelle ». Pour rappel, le Groupe des médecins libres a lancé, sur Facebook, un appel pour l'organisation, le 25 mai, de ladite « Marche de la colère ». Les médecins ont répondu massivement à l'appel. Des milliers de professionnels sont venus des différentes régions du pays pour manifester leur colère et leur exaspération contre la dégradation de leur situation matérielle et sociale. Une foule de blouses blanches devait défiler le long des boulevards de la capitale. Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour les disperser alors qu'ils manifestaient devant le bâtiment du ministère de la Santé, avant de prendre le chemin du boulevard Mohammed V, devant le Parlement. Les réactions de mécontentement des professionnels affluent depuis ce mercredi sur le site communautaire Facebook. « Les professionnels du secteur ont été nombreux à répondre à l'appel. Les policiers aussi. Un manifestant a été transporté aux urgences dans un état comateaux, après avoir reçu plusieurs coups de matraque sur le crâne et le visage. Un autre manifestant souffre d'une fracture au fémur.», dénonce l'un des professionnels. Ces derniers réclament toujours une série de revendications, notamment l'équivalence de leur Doctorat de médecine avec le doctorat d'Etat et l'intégration des médecins résidents dans la fonction publique dès la première année d'études de spécialisation, au lieu de la troisième année, appliquée actuellement.