Les syndicats du transport ont dénoncé la tentative de récupération «politicienne» de la grève, précisant que la suspension de cette grève découle de considérations purement patriotiques. Du côté des syndicats et autres associations du secteur du transport, c'est la colère, voire l'indignation. Ils ont vivement contesté des tentatives de «récupération politique de la grève». «Nous avons été surpris par les déclarations attribuées (par des organes de la presse écrite) au secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité selon lesquelles ce dernier aurait initié un dialogue avec les représentants des syndicats pour mettre fin à la grève», lit-on dans un communiqué signé par une dizaine de syndicats, dont copie est parvenue à ALM. En dénonçant «avec vigueur la tentative d'exploitation politicienne du combat mené avec responsabilité par les professionnels du transport contre le projet de Code de la route», les syndicats ont catégoriquement démenti que la suspension de la grève ait été due à l'intervention d'une quelconque partie. «La suspension de la grève émane de notre esprit patriotique, nous y avons mis fin parce que nous savons que notre pays traverse une conjoncture économique difficile et que nous croyions aux vertus d'un dialogue sérieux avec le gouvernement au sujet des conditions des professionnels et de leurs problèmes, notamment pour ce qui concerne le volet du projet de Code de la route et la couverture sociale», ont précisé les syndicats. Par ailleurs, des professionnels du transport ont fait part à ALM de «leur préoccupation quant à la récupération de la décision de suspension de la grève par des syndicats proches de partis politiques». Les contestataires entendent les syndicats concernés par le dialogue social. En ligne de mire, figurent notamment l'UGTM (Parti de l'Istiqlal), la FDT (USFP) et l'UNMT (Parti de la justice et du développement). Evoquant la grève, suspendue le 15 avril, en vertu d'un accord avec le gouvernement, les pétitionnaires ont salué l'engagement de l'actuel exécutif à régler les problèmes du secteur, rappelant entre autres mesures la création annoncée de deux commissions conjointes chargées d'examiner les revendications syndicales sur le dossier du Code de la route et le cahier de doléances portant sur l'amélioration des conditions sociales des professionnels du transport. Par la même occasion, les syndicats ont déploré le recours par les autorités à des «méthodes répressives» à l'encontre des grévistes. «Nous avons enregistré avec préoccupation l'intervention des forces de l'ordre contre les grévistes, la mise en arrestation de plusieurs d'entre eux et l'utilisation de la force contre des sit-in observés pacifiquement par les professionnels du transport à travers plusieurs villes du pays, ainsi que la traduction de certains devant les tribunaux, ce qui a aggravé le climat de tension», indiquent les pétitionnaires, qui ont appelé à l'élargissement de tous les grévistes ayant été arrêtés ou déférés devant la justice.