Les premières Assises de la jeunesse se tiendront les 23 et 24 mai à Bouznika, pour définir les contours de la Stratégie nationale intégrée de la jeunesse, initiée par le département de Belkhayat. Le Maroc se dotera d'une Stratégie nationale intégrée de la jeunesse, a annocé lundi dernier lors d'un point presse, le ministre de la Jeunesse et des sports. Le printemps des jeunes serait-il à l'origine de cet important projet qui s'annonce prometteur ? Moncef Belkhayat assure le contraire. «Nous travaillons sur ce projet depuis 15 mois, donc bien avant le printemps des jeunes. Une étude a été réalisée sur le terrain auprès de jeunes des 16 régions du pays, pour déterminer leurs besoins et leurs aspirations», avance le ministre. Les résultats de cette étude de terrain, lancée en novembre 2009, fera l'objet d'un débat lors des premières Assises de la jeunesse, qui se tiendront les 23 et 24 mai à Bouznika. «Des ateliers de discussions sont au programme de ces deux jours, pendant lesquels les ministres écouteront les 700 jeunes y participant. Le but étant d'établir une discussion interactive avec les partis politiques, les différents départements ministériels et les associations. Toutes les parties seront mises à contribution pour élaborer cette charte de la jeunesse, qui servira de feuille de route au gouvernement pour établir, d'ici 2012, un plan national intégré de la jeunesse, qui englobe tous les aspects, dont la santé, l'emploi, les loisirs et la formation», poursuit-il. Ces thèmes et bien d'autres (religion, citoyenneté politique,…) ont été les principaux sujets de l'étude réalisée en coopération avec l'Unicef, le PNUD et des sociologues. «L'étude s'est intéressée aux jeunes de 18 à 30 ans qui représentent près de 6 millions de personnes. Il s'est avéré que la panoplie de services que nous leur offrons ne correspond pas à leurs attentes. Que ce soit au niveau du contenant que du contenu», souligne Moncef Belkhayat. «L'emploi demeure le principal souci des jeunes», renchérit Younes El Jaouhari, directeur de la jeunesse. 53% des jeunes interrogés soulignent le manque d'opportunités de travail. Plus d'un jeune sur trois estime qu'il est très difficile de trouver un emploi et pour un sur dix c'est même impossible. Le plus préoccupant, pour le ministère de la Jeunesse, est que près d'un tiers d'entre eux se disent prêts à immigrer dès que l'occasion se présente. «Les jeunes pensent dans leur grande majorité que la société ne leur accorde ni la place, ni l'attention qu'ils méritent, ce qui suscite la peur de l'avenir. Toutefois, ils restent très optimistes et croient fortement dans le développement du Maroc», poursuit Younes El Jaouhari. Par ailleurs, les jeunes se plaignent du manque d'infrastructures et d'équipements dans les établissements de formation, les maisons de jeunes et les centres sportifs. Ils dénoncent également l'insuffisance du transport, particulièrement en milieu rural. L'étude a réaffirmé un constat déplorable : l'offre globale en terme d'infrastructures et de programmes destinés aux jeunes est insuffisante et non adaptée à leurs aspirations. Les politiques publiques en leur faveur sont donc appelées à changer et accompagner les jeunes dans ce processus d'évolution.