La vie semble avoir repris son cours à Marrakech ce vendredi après-midi. Des centaines de personnes, marocains, touristes, journalistes, commerçants, guides touristiques et autres forment un important attroupement sur la Place Jamâa el fna. Ils contemplent tous, avec stupeur et en silence la façade arrachée du café Argana, où s'activent la dizaine d'agents de la section de police scientifique française, arrivée ce matin en renfort de la police judiciaire nationale sur place depuis bientôt 30 heures. A l'hôpital Ibnou Toufail, qui a « reçu tous les bléssés graves » rapporte la professeure Ziadi, spécialiste en réanimation et anesthésie, on déplore un mort sur le bloc opératoire dans la nuit de jeudi à vendredi. Les victimes sont, pour la plupart, arrivées avec « des membres inférieurs déchirés, d'autres souffrent de fractures multiples. Nous avons dû en opérer beaucoup et en amputer certains » précise la jeune femme. Tous les bléssés reçoivent par ailleurs « un soutien psychologique et psychiatrique deux à trois fois par jour » développe-t-elle. Certaines victimes viennent à peine de reprendre conscience, un d'entre-eux est encore dans un état critique et nous avons transféré une femme auprès de son mari à l'hôpital militaire où sont prises en charge toutes les victimes suisses ». Toutes les familles des victimes ne sont pas encore arrivées sur place, alors que les visites ne sont autorisées qu'aux proches et aux parents.