Touché dans l'une de ses plus importantes destinations symboliques, le pays est, encore une fois, sous le choc des attentats terroristes. Jeudi, aux environs de midi, une forte explosion a soufflé le premier étage du célèbre café Argana de la non moins célèbre Place Jamaa El Fna, à Marrakech, faisant au moins 18 morts et plus d'une vingtaine de blessés (dont six, grièvement blessés) de nationalités différentes. Selon des témoins, les équipes de secours ont été immédiatement dépêchées sur les lieux de l'explosion, notamment des membres du Croissant rouge marocain venus aider au ramassage des restes de corps déchiquetés. Les premières informations, recueillies quelques minutes après par la rédaction du Soir échos, parlaient d'un simple fait-divers qui serait lié à l'explosion de bobonnes de gaz du café. Contacté par Le Soir échos, une source policière, ayant préféré garder l'anonymat, allait contredire cette version pour apporter, quelques temps après, un fait nouveau : la piste criminelle n'est pas écartée, selon les premiers éléments recueillis par les limiers de la police. La chose sera confirmée, un peu plus tard, et passera en boucle sur les JT spéciaux de la chaîne nationale 2M, via des communiqués de l'Intérieur. Il s'agissait effectivement d'un acte criminel, mais les médias officiels, faute de plus d'indices, gardent le silence sur la ou les éventuelles personnes qui seraient à l'origine de cet horrible attentat. Mais, alors que la thèse criminelle se confirmait de manière persistante, les témoignages arrivaient par flots, souvent recueillis in situ : on parle d'attentat terroriste perpétré par de deux personnes qui auraient accédé à la terrasse du café avant d'y déposer deux sacs et repartir sans se retourner. Une deuxième version, cette fois-ci plus insistante mais, encore une fois non confirmée officiellement, vient faire état d'un témoignage relatant qu'un kamikaze relativement jeune, vêtu d'un tee-shirt aux couleurs d'un célèbre club sportif, qui se serait glissé jusqu'à une table de la terrasse du café Argana, qui aurait calmement passé commande avant de se faire exploser. A l'heure où nous mettions sous presse, aucune des deux versions n'avait encore été infirmée ou confirmée. Une source policière nous a confié qu'il fallait d'abord attendre les résultats de la police technique et scientifique et du laboratoire national de ladite police pour confirmer de manière définitive l'origine kamikaze.u