• L'association Bayti élabore un document de référence pour la défense des droits des enfants au Maroc • Il comportera toutes les données sur les programmes gouvernementaux et les expériences des associations dans ce domaine • L'association espère que l'élaboration du document soit couronnée par une action de plaidoyer impliquant plusieurs ONG. Une première au Maroc. Un projet de document de référence dressant l'état des lieux de la défense des droits des enfants au Maroc. Intitulé «Profil du Pays National», il regroupera toutes les données et analysera la situation des droits des enfants de moins de 18 ans. L'élaboration de ce document s'inscrit dans le projet «Société Civile pour les Droits des Enfants dans la Région MENA». Ce vaste programme est mis en œuvre par le bureau international des droits des enfants en partenariat avec l'ONG Save The Children Suède. Il est financé par l'Agence de développement International suédoise. Ce projet cible 17 pays dans la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Pour sa mise en œuvre, le bureau international des droits des enfants et Save The Children Suède ont identifié quatre associés régionaux. Parmi ces derniers figure l'association Bayti qui est le chef de fil du projet au niveau du Maroc. L'association travaille actuellement d'arrache pied pour l'élaboration du document. «Il va contenir toute la matière relative aux droits des enfants au Maroc. Les actions menées par les instances gouvernementales dans ce domaine. Il analysera également la conformité du Maroc aux conventions internationales portant sur les droits des enfants. Les rapports et toutes les études menées sur leur situation», indique Yasmine Smires, chargée de la communication à l'Association Bayti. Et d'ajouter «Le document abordera également toutes les expériences et les bonnes pratiques des associations en matière de défense des droits des enfants». Pour ce faire, l'association Bayti a lancé un appel à toutes les associations de défense des droits de l'homme plus spécialement ceux des enfants pour envoyer leurs contributions. «On a élaboré un questionnaire spécialement pour la collecte des expériences des associations. Il a été communiqué à près de 220 structures. On est toujours en phase de recueil des réponses», explique Yasmine Smires qui a affirmé que la plus grande partie du travail viendra après la finalisation du document. «C'est tout un travail de communication autour du document qui sera mené. Il sera présenté également aux instances gouvernementales au Maroc ainsi qu'aux organisations internationales notamment l'Unicef et le Bureau international des droits des enfants», ajoute t-elle. Et de préciser : «On espère que ce document pourra impliquer une action de plaidoyer à grande échelle auprès des responsables gouvernementaux. On essaie de maintenir le contact avec les associations ayant contribué par leurs propositions à la mise en place d'un éventuel plan d'action qui sera commun à toutes les structures». Et ce n'est pas tout. Toujours dans le cadre du programme «Société Civile pour les Droits des Enfants dans la Région MENA», l'association Bayti a lancé une autre activité. Cette fois-ci, ce sont les enfants eux-mêmes qui sont ciblés. Il s'agit de la collecte des «histoires de vie» des enfants par leurs congénères. «L'objectif de ce projet est de mieux comprendre les priorités des jeunes à travers leur quotidien. Près de 26 jeunes âgés entre 15 et 18 ans y seront impliqués», indique la chargée de communication de l'association. Et d'ajouter «Le groupe de jeunes sélectionné bénéficiera d'une formation sur la gestion d'une entrevue, l'écoute et les techniques de collecte des données. Ils disposeront également d'un guide d'entretien pour mener à bien leur projet», explique Yasmine Smires qui a tenu à préciser que les questions seront ludiques et ne porteront pas sur les droits des enfants. Elle a ajouté que les données collectées seront traitées par les jeunes chercheurs eux-mêmes. Ils serviront à développer une base de données sur les expériences quotidiennes des enfants dans divers domaines. Les données seront également analysées pour donner lieu à une catégorisation des profils ce qui permettra de déterminer les intérêts et les besoins des enfants. «Le document sera mis à la disposition des organisations de défense des droits de l'enfant ainsi qu'aux enfants eux-mêmes. Il sera un outil fort important pour les associations vu qu'il leur donnera un aperçu sur les attentes de la catégorie d'enfants qu'elles défendent», assure Yasmine Smires. Selon cette dernière, le document pourrait donner lieu également à une vaste campagne de sensibilisation et de plaidoyer menée par les enfants. L'élaboration de ces documents contribuera-t-elle à enclencher une nouvelle dynamique dans la défense des droits des enfants ? La balle est actuellement dans le camp de la société civile. A bon entendeur ! Contexte : Zoom sur le projet de la région MENA «Une Société Civile pour les droits de l'enfant dans la région MENA» est le plus récent des projets du Bureau International des droits des enfants (IBCR). Ce dernier vise, à travers ce projet, à développer le pouvoir d'action de la société civile au Moyen Orient et Afrique du Nord. Le projet des trois sous-régions de MENA à savoir le Levant, le Maghreb et le Golfe. Le plan d'action du projet a été élaboré par IBCR et son partenaire Save The Children Suède entre septembre 2008 et Mars 2009. Un large éventail d'organisations non gouvernementales dans la région a été consulté pour choisir à la fin quatre associés régionaux. En outre de l'association Bayti, figure au Liban l'Association libanaise pour l'Enseignement et la Formation (ALEF), et l'Action Liée au développement sans Frontières. Le projet vise le renforcement du pouvoir d'action de la société civile dans différents domaines. Le renforcement des capacités des associations en matière de production de recherches crédibles sur la situation des droits de l'enfant dans chaque pays de la région. Il favorise également les initiatives communes entre les associations. Il vise également l'amélioration des actions de pression menées par la société civile auprès des instances gouvernementales de chaque pays.