Cette fois, les griefs du département de Taïeb Cherkaoui ne s'adressent pas à Mustapha Ramid mais concernent le communiqué final sanctionnant les travaux du conseil national de la formation islamiste, tenu à Bouznika les 25 et 26 décembre. Nouvelle année et nouveau front de tension entre le PJD et l'Intérieur. Cette fois, les griefs du département de Taïeb Cherkaoui ne s'adressent pas à Mustapha Ramid mais concernent le communiqué final sanctionnant les travaux du conseil national de la formation islamiste, tenu à Bouznika les 25 et 26 décembre, par lequel les Pjdistes soutiennent que les nominations de responsables du ministère revêtent une sensibilité politique. L'Intérieur s'interroge en effet sur «les raisons et les objectifs ayant conduit le conseil national du PJD à introduire dans son communiqué la question des nominations dans les cycles des agents d'autorité» et «à l'inscrire dans le sillage des luttes politiques, en omettant le fait que cette question est régie par les dispositions de la Constitution et que les nominations aux postes de responsabilités sont soumises aux critères de compétence, d'honnêteté et d'aptitude à servir les citoyens et l'intérêt général et non les partis politiques». Ne faisant pas dans la dentelle, l'Intérieur estime par ailleurs que «concernant les allégations de partialité de l'administration territoriale en violation du principe de la compétition électorale et politique loyale et l'exercice de pressions sur les élus du parti pour les amener à changer leur appartenance et entraver les projets des conseils qu'ils dirigent, le ministère de l'Intérieur considère le contenu du communiqué comme de simples allégations non fondées et une tentative avérée de justifier les problèmes internes du parti». La direction du PJD a mis en effet en doute la «neutralité» de l'Intérieur dans le cas du président du conseil municipal de Chefchaouen, un ancien du parti de la Lampe qui, à en croire la version des Pjdistes, aurait, par miracle, une fois qu'il a décidé de les quitter pour rejoindre le PAM, trouvé toutes les portes ouvertes afin de mener à bien ses projets. Cette nouvelle tension entre le PJD et le ministère de l'Intérieur s'ajoute à la liste, ô combien longue, des confrontations entre les deux parties sous les ères de Driss Jettou et Chakib Benmoussa. En juin 2010, Mustapha Ramid avait annoncé sa démission du Parlement en réaction à l'interdiction d'une caravane médicale qu'il comptait organiser à Sidi Bennour, sa région natale. Une démission qui s'était révélée par la suite un simple coup d'épée dans l'eau. D'ailleurs, elle n'est pas sans rappeler celle du député d'Oujda, Abdelaziz Aftati, survenue en été 2009 dans le sillage de l'élection, très agitée, de l'istiqlalien Omar Hejira à la mairie de la capitale de l'Oriental.