La valse des entraîneurs a touché de nombreux clubs de l'élite, dont le Difaa d'El Jadida qui connaît une instabilité au niveau de son staff technique. – Au terme de la défaite face à l'AS FAR samedi, l'entraîneur Khalid Karama a préféré rendre le tablier plutôt que de continuer à travailler dans des conditions guère sereines. Il explique les raisons de sa démission. Il ne fait, parfois , pas bon vivre dans certains clubs, en particulier pour les entraîneurs qui subissent d'énormes pressions, tant de la part des supporters que des membres du comité. C'est souvent le fusible qui saute en cas de mauvais résultats. Ils sont six ou sept techniciens à avoir fait les frais, suite aux piètres résultats de leurs équipes ces derniers temps , surtout la semaine passée. Une valse à plusieurs temps qui n'est pas passée inaperçue. Entre autres entraîneurs qui ont jeté l'éponge, Khalid Karama qui se sent à l'étroit au sein du club jdidi. Depuis quelques temps, le limogeage pendait au dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès, précisément depuis la défaite à domicile contre le Hassania d'Agadir, lors de la 10e journée. Et pourtant, les bons résultats n'ont pas manqué, avec notamment deux victoires à l'extérieur, contre le KAC 1-2 ( 9e journée) et face à la Jeunesse Kasbah Tadla 1-3 ( 11e journée), sans parler du nul prometteur à Casablanca contre le WAC 1-1 ( 11e journée). Mais c'est surtout le classement du DHJ qui a fait grincer les dents à quelques uns. Les Doukkalis sont à la 10e place avec 16 points , soit à 11 points du leader le MAS. Il faut dire que le club a connu quelques problèmes au niveau de son staff technique dès le coup d'envoi du championnat, avec la démission de Fethi Jamal, qui a été incapable de gérer la pression et qui a rendu le tablier. Khalid Karama ne fait que récolter les fruits amers des choix des nouveaux joueurs et des départs orchestrés par son prédécesseur Fethi Jamal. Le nouveau maître des lieux était, certes inconnu du public marocain, mais ses références sont en béton. Ancien joueur professionnel en Belgique, où il a évolué avec plusieurs clubs de première et seconde division,Khalid Karama s'est lancé dans la carrière d'entraîneur. Il a obtenu tous ses diplômes, avant de prendre en mains des équipes professionnelles Belges, Allemandes et Grecs, et faire appel à Jawad Zaîri. «J'ai, effectivement acquis une belle expérience , en tant que joueur , puis entraîneur. J'ai côtoyé des techniciens marocains qui ont fait un passage par la Belgique, en l'occurrence Abdelkhalek Louzani, feu Bouchaîb Ghalmi, Hammouda Timoumi etc». explique Khalid Karama. «Je suis allé ensuite en Grèce avec le club Astéras Tripolis où j'ai fait venir Jawad Zaîri. C'est là aussi où j'ai rencontré le gardien Driss Asmar qui m'a parlé du DHJ. Cela m'a emballé car je voulais rentrer au pays pour mettre mon expérience au service des clubs». Il a donc atterri au club jdidi au mois d'Octobre. «Pour moi c'était, à la fois, un nouveau challenge et un devoir» annonçe le technicien. Lorsqu'il pris langue avec le comité et en particulier avec le président Mustapha Moundib, Karama avait un objectif précis comme il le souligne: «Le but au départ était d'apporter une certaine confiance aux joueurs, de faire de bons résultats et par la suite entreprendre quelque chose de plus ambitieux. L'essentiel pour moi était de me concentrer sur le terrain et laisser les résultats parler pour moi. Au bout de la première semaine, on a constaté une amélioration dans le rendement des joueurs et cela m'a fait plaisir. Mon autre souhait était de dénicher des jeunes susceptibles d'être lancés dans le bain». Mais au fil des rencontres, la pression se faisait de plus en plus ressentir. Les querelles intestines au sein du comité n'ont guère arrangé la situation. «Effectivement, des problèmes ont commencé à ressurgir, a déclaré Khalid Karama. Le cas de quelques joueurs, dont El Guerrouchi qui a émis le vœu de partir au WAC, et de Fadli qui ne voulait plus que je le convoque parce qu'il avait besoin de revoir les termes financiers de son contrat, ont envenimé les relations entre tous et provoqué quelques dissensions. Autrement dit, il était impossible travailler dans de telles conditions». La question des recrutements s'est à nouveau posée. « L'effectif n'est pas équilibré du fait que certaines recrues ne font pas l'affaire, en particulier au niveau du compartiment offensif, avoue Karama. Je comprens un peu les inquiétudes du comité qui a des moyens financiers très limités, mais je ne dois pas mentir et affirmer qu'avec l'effectif actuel, on irait loin. Nous avons besoin d'attaquants à la hauteur ». C'est ce qui a fait bondir le président Mustapha Moundib qui s'insurge : « Lorsque nous avons entamé les négociation avec Khalid Karama, il n'était pas question de recrutement et il le savait, puisqu'il a eu tout le temps de superviser l'effectif». Il n'y a pas que cela , le technicien monte au créneau pour fustiger tous ces faux agents de joueurs qui gravitent autour du DHJ et qui ont créé un véritable malaise au sein du groupe. Si certains membres du comité, dont le président, ont été surpris par la démission de l'entraîneur , d'autres comme le vice-président Bourezouk, a incité le technicien à ne pas se décourager et à retourner au club. Affaire à suivre.