Des signes avant-coureurs annonçaient depuis plusieurs semaines le départ de l'entraîneur du WAC. Jeudi en fin de matinée, Baddou Zaki a franchi le rubicond et a rendu le tablier à quatre journées de la fin du championnat. La défaite du WAC face au Raja lors de l'explosif derby de la semaine dernière a précipité le départ de l'entraîneur Baddou Zaki qui a préféré démissionner plutôt que de continuer à subir des pressions de toutes parts. Le technicien a souvent évoqué les problèmes relationnels avec certains dirigeants du WAC et le profond malaise s'est accentué ces dernières semaines bien avant le derby. Sa querelle avec Ali Benjelloun, le vice-président s'était poursuivie devant les tribunaux et avait fait tâche d'huile car d'autres dirigeants avaient émis le vœu que Zaki s'en aille. Les supporters et une frange non négligeable des adhérents s'étaient joints au mouvement de contestation général et l'ex-portier du club s'en était offusqué. Il paraissait mal à l'aise et il l'a fait savoir après le derby. «Au lieu de vous acharner contre moi, regardez du côté des arbitres qui sont en train de nous massacrer», avait-il lancé à l'adresse des supporters. Evidemment, toute démission ou tout limogeage a ses raisons. Zaki a évoqué des raisons familiales. On dira plutôt financières, car ce dernier aurait évoqué la non-réception de sa prime de la Champions League Arabe( ACL) et il est certain que désormais on le retrouvera du côté d'Imssouane, entre Essaouira et Agadir où il s'adonnera à sa passion, la pêche sous marine. Pour Radio Mars, c'est Rachid Daoudi qui mènera le WAC jusqu'à la fin de saison. Peut-on considérer cette démission comme une fuite en avant et une sortie par la petite porte? Oui, si on considère que la défaite contre le Raja ne prive pas pour autant le WAC d'un titre. Un seul point sépare les deux clubs et tout reste possible. Le commandant a quitté le navire et il était sans doute de son devoir de rester à bord et d'assurer la continuité. Il était également du devoir du comité de refuser cette démission. Le porte-parole du club Driss Slaoui paraissait soulagé lorsqu'il a déclaré jeudi : «Nous avons été surpris par la démission de Baddou Zaki et au terme d'une réunion d'urgence du comité du club, nous avons accepté cette démission». Autrement dit, Abdelilah Akram, le président du club a fini par céder aux pressions exercées par les plus virulents opposants de l'entraîneur. Driss Slaoui a annoncé dans la foulée que Hassan Benabicha a été sollicité pour remplacer Zaki. Mais au dernier moment, l'ex-milieu international aurait refusé le poste en raison de son engagement avec l'équipe nationale des moins de 17ans. Le public a scandé devant les portes du complexe Mohammed Benjelloun et lors du derby le nom de Fakhreddine (Friekh pour les intimes), l'ancien ailier du WAC. Jusqu'à vendredi après-midi, aucun membre du comité ne l'a sollicité. «J'ai eu vent de la démission de Baddou Zaki jeudi et je sais que Hassan Benabicha devait le remplacer. Il est vrai que j'ai reçu de nombreux appels de supporters et d'adhérents du WAC mais aucun membre du comité ne m'a sollicité», explique Fakhreddine. «En tout cas, je suis disposé à aider mon ancien club si on fait appel à mes services. Ce qui me révolte dans toute cette histoire, c'est le peu d'intérêt qu'accorde le comité aux anciens joueurs qui ont une expérience et qui peuvent donner beaucoup soit au niveau de la formation dans le centre, soit au niveau des équipes des jeunes. En cas de problème comme celui que vit le club en ce moment, ce comité peut facilement trouver la solution avec les anciens joueurs». On rappelle que l'ancien virevoltant ailier droit avait entraîné le WAC, l'IRT, la JSM, le Chabab Houara et a reçu de nombreuses offres de clubs du GNFI et II. Rachid Daoudi, l'adjoint de Baddou Zaki est dans une période d'apprentissage. Depuis deux ans, il travaille dans l'ombre de l'ancien entraîneur des Lions de l'Atlas mais son expérience est encore insuffisante. Lui aussi n'aurait pas reçu ses primes de la Champions League Arabe, véritable raison qui a poussé le staff technique à la démission. Interrogé, vendredi, matin par nos confrères de Radio Mars, l'ex-défenseur a déclaré qu'il a accepté de prendre la direction technique du WAC jusqu'à la fin de la saison, en remplacement de Baddou Zaki. C'est donc lui qui sera sur le banc de touche dimanche prochain contre le MAT. Le WAC fait désormais partie de l'écrasante majorité des clubs qui ont changé d'entraîneurs. Seuls le FUS, le KACM et l'OCK ont échappé à cette valse. Houcine Ammouta, Fethi Jamal et Youssef Lemrini ont réussi à faire l'unanimité autour d'eux et continuent sereinement à assurer leur fonction. Toutes les autres équipes ont procédé à des changements et la palme revient à l'OCS qui a limogé quatre entraîneurs mais qui n'est toujours pas à l'abri d'une relégation. La JSM en est à son 4e technicien et n'est pas encore sauvée.