Le WAC, à l'instar de plusieurs clubs, a changé d'entraîneur à trois journées de la fin du championnat. C'est finalement Jean Christian Lang qui prendra les rênes de la Direction technique, en remplacement de Baddou Zaki. L'arrivée du technicien français était-elle inéluctable, sachant que l'homme n'a guère un palmarès éloquent ? Nos dirigeants sont-ils à ce point insouciants ? La plupart des entraîneurs, nationaux ou étrangers, évoluant au Maroc sont assis, non pas sur un banc de touche mais plutôt sur un siège éjectable. Au moindre pépin, le technicien est le fusible par excellence qui saute. La valse des entraîneurs qui a touché la Botola dans ses deux divisions ne s'est pratiquement pas arrêtée et les musiciens qui orchestrent cette musique, en l'occurrence les dirigeants, semblent se complaire dans leur rôle, alors qu'ils sont également responsables de la situation de leurs clubs. Le WAC en est la parfaite illustration. Le comité n'a rien trouvé de mieux que d'accepter la démission de Baddou Zaki et de le remplacer par un entraîneur qui n'a jamais dépassé quelques semaines dans un club que ce soit au Maroc ou en Algérie. Il ya deux ans, il était à la tête de la Direction technique du Difaâ d'El Jadida mais il n'a pas terminé la saison avec les Doukkalis. La même situation s'est répétée avec le MAS et l'OC Safi où Lang n'a pas obtenu de résultats probants. En Algérie, et plus précisément à la JS Kabylie, ses prises de position ont irrité et les joueurs et les dirigeants du club qui ont vite fait de le remercier. On ne sait rien des contacts qui ont lieu entre les dirigeants du WAC et le nouvel entraîneur, la communication n'étant pas le point fort des Bidaouis. Après le départ de Baddou Zaki, d'autres démissions ont suivi, en particulier celles du préparateur physique Abderrazak El Amrani et de l'entraîneur des gardiens de but Hamid Sebbar. L'ancien responsable de la communication Mohamed El Batouli a également claqué la porte. Seul le fidèle Rachid Daoudi est resté en place mais on ne sait si le nouvel entraîneur l'acceptera à ses côtés. L'ancien international a montré ses limites techniques lorsqu'il accompagna l'équipe à Tétouan où le MAT ne s'est pas fait prier pour remporter la rencontre. Une véritable indiscipline a régné tout au long de cette rencontre, qui, pourtant était capitale pour le WAC. La manière avec laquelle le «vieux» Louissi a tiré le pénalty est une preuve d'indiscipline. Le capitaine d'équipe a été ouvertement tancé par les supporters des «Rouge et Blanc» qui souhaitent son départ. Deux autres joueurs ont été expulsés, Lemsen et Ndaye. Si le WAC avait fait preuve de plus de combativité, il aurait certainement engrangé les trois points de la victoire et aurait profité du nul du Raja pour reprendre les commandes. Du coup, le derby n'aurait été qu'un mauvais souvenir. Aujourd'hui, de nombreux fans du club pointent du doigt le comité, et en particulier son président Abdelilah Akram qui n'aurait pas fait preuve de lucidité, voire de fermeté face à l'opposition qui réclamait le départ de Zaki depuis belle lurette. «C'est plutôt lui qui devrait partir, lance ce supporter. Il n'a jamais réussi à créer une certaine homogénéité au sein du comité. Il règne un clanisme qui perturbe les joueurs et l'entraîneur. Etait-ce vraiment le moment de laisser partir Zaki alors que nous n'étions qu'a un seul point du Raja?», tonne notre interlocuteur. Si le WAC avait fait preuve de plus de combativité, il aurait certainement engrangé les trois points de la victoire et aurait profité du nul du Raja pour reprendre les commandes. Le même reproche a été fait au président du DHJ, Mustapha Moundib, qui a baissé les bras face à la pression de certains membres du comité et quelques irréductibles adhérents. Personne n'a compris la décision prise par le comité de libérer l'attaquant Pape Layter, meilleur buteur du championnat, lors du mercato d'hiver. Privé de son fer de lance, le Difaâ n'a plus eu son rendement habituel, malgré le titre honorifique de champion d'automne et cette situation s'est répercutée sur l'avenir de Jamal Sellami qui été remercié dans les mêmes conditions que Baddou Zaki. A Agadir, le président du HUSA Aboulkacim a limogé un entraîneur qui a fait preuve de compétence et qui a été sollicité par le WAC. François Jodar a fait un travail remarquable au Hassania et souhaitait constituer une équipe compétitive pour la saison prochaine mais voilà que nos imminents dirigeants ont préféré confier la direction technique à un entraîneur, qui manque d'expérience. Aujourd'hui, on se rend à l'évidence que bon nombre de clubs n'ont pas les dirigeants, voire le président qu'il mérite. Ali Fassi Fihri, le président de la FRMF, veut lancer la ligue professionnelle en 2011-2012. Soit, mais avec quels dirigeants de clubs? Bordeaux, champion en titre, finit très mal sa saison, en Ligue1, en Coupe de la Ligue et en Champions League, mais Laurent Blanc a toujours la confiance du comité qui n'aurait jamais songé à le changer à quelques journées de la fin de la compétition. Les exemples sont nombreux. Qu'on y songe un peu car, nos bancs de touche sont devenus trop instables.